AccueilRANARISON Tsilavo« Risques pays »...

« Risques pays » : Madagascar toujours dans la catégorie des pays à risque élevé – Midi madagasikara du 30 mai 2018

Si des solutions concertées ne sont pas trouvées rapidement pour mettre fin à la crise postélectorale, le pays risque de nouveau de tomber dans un marasme économique.

Les analystes de la Coface ont vu juste. Dans sa dernière évaluation des risques pays pour Madagascar, la Compagnie Française d’Assurances pour le Commerce Extérieur avait prévu que « l’organisation des élections présidentielles (de 2018) présente un risque non négligeable », en faisant notamment référence à« l’épineuse question de l’éligibilité des candidats potentiels comme Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. »

Coup d’Etat. Actuellement, les dissensions politiques nées de cette polémique sur les prochaines élections présidentielles risquent, une fois de plus de faire tomber le pays dans le marasme économique. En effet, les conséquences désastreuses du coup d’Etat de 2009 sont encore perceptibles. Et elles risquent encore de s’aggraver si une issue constitutionnelle n’est pas trouvée rapidement afin d’éviter une autre crise économique. Faut-il en effet rappeler que depuis 2009, Madagascar a rejoint, dans le classement de la COFACE, le rang des pays à risque très élevé. Plus exactement la classe D qui est au plus bas du tableau des « risques-pays » établis par la COFACE. Depuis le retour à l’ordre constitutionnel avec l’élection de Hery Rajaonarimampianina à la présidence de la République en 2013, les programmes de relance ont été repris. Et comme il est facile de détruire, comme on l’avait fait en 2009, mais très difficile de reconstruire, la reprise économique n’a pas pu se faire que très lentement. Une reprise timide freinée par les aléas climatiques. « En 2017, la croissance, freinée par le passage violent du cyclone Enawo, alors que l’île se remettait à peine de la sécheresse provoquée par le phénomène climatique El Niño, a stagné » selon la COFACE qui estime que 2018 aurait pu être la période de la reprise.

Elan retrouvé. La COFACE confirme cette reprise en annonçant : «Toutefois, l’élan retrouvé depuis la crise politique (2009-2013) devrait reprendre sa marche en 2018. Après deux années de mauvaises récoltes, l’activité du secteur agricole, qui représente près d’un quart du PIB, devrait être plus porteuse. Dans le secteur secondaire, l’agro-industrie bénéficiera, notamment, de la montée en puissance des usines sucrières de Nosy-Be et Morondava. De son côté, l’industrie textile devrait continuer à jouir de la réintégration de Madagascar à l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). Ce secteur devrait également être l’un des principaux bénéficiaires de l’adhésion de l’île à l’Afreximbank en juin 2017. Les perspectives pour le secteur du tourisme s’éclaircissent également après avoir souffert de la mauvaise publicité offerte par la crise politique, bénéficiant, de plus, d’une dynamique de croissance plus positive en Europe (dont est originaire la majorité des touristes). Identifié pour son potentiel dans le Plan National de Développement 2015-2019 (PND), le tourisme bénéficie de l’afflux d’investissement public. L’investissement dans le cadre du PND, visant à développer les infrastructures, devrait donc continuer à tirer la croissance, également dans le secteur de la construction. L’activité dans ce secteur bénéficiera aussi des travaux de reconstruction consécutifs au passage d’Enawo. L’adhésion de l’île à la Banque asiatique de développement pour les infrastructures (AIIB) pourrait également permettre de soutenir de nouveaux projets. En revanche, malgré la baisse de l’inflation, en lien avec l’inflexion attendue des prix des biens alimentaires, la consommation des ménages devraient rester contrainte. Toujours élevée, elle se fera ressentir, alors que plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Malgré des perspectives globalement plus positives, la montée des tensions et de l’incertitude politique à l’approche des élections 2018 constitue un risque significatif dans un pays qui se remet à peine d’une crise politique majeure ».

En somme, les ambitions démesurées des politiciens malgaches ont fait beaucoup de mal à Madagascar qui reste encore et toujours dans cette catégorie des pays à risque élevé pour les investissements. Une crise de plus ne fera qu’empirer les choses.

  1. R. Edmond


- A word from our sponsors -

spot_img

Most Popular

More from Author

- A word from our sponsors -

spot_img

Read Now

Jugements sans motivation : l’affaire Ranarison Tsilavo, un outil de spoliation systémique à Madagascar

En avril 2016, un atelier de renforcement des capacités des acteurs de la chaîne pénale s’est tenu à Tulear, Madagascar. Cet événement, soutenu par le PNUD dans le cadre du projet RED (Renforcement de l’État de droit), avait pour objectif d’améliorer le fonctionnement de la chaîne pénale...

Condamnation sans motivation : une erreur judiciaire au profit de Ranarison Tsilavo

Le jugement rendu par le Tribunal correctionnel d’Antananarivo le 15 décembre 2015, sous la présidence de Mme RAMBELO Volatsinana, est devenu un symbole des pratiques judiciaires controversées à Madagascar. Solo, gérant de CONNECTIC et détenteur de 80 % des parts de la société, a été condamné à...

Une justice contestée : le cas Ranarison Tsilavo et l’absence de motivation des jugements malgaches

L’affaire impliquant Ranarison Tsilavo et Solo révèle des carences profondes du système judiciaire à Madagascar. En décembre 2015, Solo a été condamné à deux ans de prison avec sursis et au paiement de 428.492 euros d’intérêts civils (soit 1,5 milliard d’ariary) au profit de Ranarison Tsilavo, simple...

La complicité suspectée de Razananirina Bruno, commissaire aux comptes de CONNECTIC : un silence inexplicable depuis 2015

Depuis décembre 2015, le commissaire aux comptes de la société CONNECTIC, Razananirina Bruno, ancien président de l'Ordre des Experts Comptables et Financiers de Madagascar (OECFM) et ex-Président du Conseil d'Administration de l'INSCAE, reste silencieux face à une demande cruciale : confirmer que le rapport de commissaire aux...

Ranarison Tsilavo NEXTHOPE : Des plaintes pour diffamation contre Solo rejetées par la justice française

Ranarison Tsilavo, CEO de CONNECTIC et plaignant dans plusieurs affaires judiciaires, a déposé de multiples plaintes pour diffamation en France, notamment au TGI d’Évry et au Tribunal Judiciaire de Paris. Dans la société, Solo, qui détient 80 % des parts, est gérant tandis que Ranarison Tsilavo, propriétaire...

Pourquoi l’avocat de Solo n’a-t-il pas contesté l’attribution des intérêts civils à Ranarison Tsilavo, simple associé dans Connectic ?

Dans le cadre de l’affaire opposant Solo à Ranarison Tsilavo, une question légitime se pose : pourquoi l’avocat de Solo n’a-t-il pas soulevé le problème de l’attribution des intérêts civils à Ranarison Tsilavo, un simple associé dans Connectic, alors que la loi est claire sur ce point...

Ranarison Tsilavo et CONNECTIC : L’irrecevabilité de l’action individuelle selon la loi malgache

Dans l’affaire opposant la société CONNECTIC à Ranarison Tsilavo, la distinction juridique entre action individuelle et action sociale est au cœur des débats. La loi 2003-036 sur les sociétés commerciales à Madagascar, en particulier son article 181, clarifie les conditions dans lesquelles un associé peut intenter une...

Diffamation ou Vérité ? L’Énigme des Intérêts Civils Attribués à Ranarison Tsilavo

Dans une affaire marquée par de nombreuses interrogations juridiques, Ranarison Tsilavo Nexthope a obtenu des intérêts civils dans un dossier d’abus de biens sociaux supposé, au détriment de Solo. Cette décision pose problème, d’autant plus que les lois malgaches, alignées sur les principes juridiques français et enseignées...

Dire la vérité n’est pas diffamer : Une explication pédagogique sur l’affaire Ranarison Tsilavo NEXTHOPE contre Solo

La diffamation est souvent invoquée pour faire taire ceux qui présentent des faits. Pourtant, expliquer une affaire avec des éléments vérifiés et accessibles à tous, ce n’est pas diffamer. C’est au contraire un devoir de transparence. Dans le cadre de l’affaire opposant Ranarison Tsilavo Nexthope à Solo,...

Pourquoi les Magistrats Ont-ils Accepté les Explications de Ranarison Tsilavo sur les 76 Ordres de Virement Signés à Blanc entre 2009 et 2012 ?

Dans une affaire qui soulève de nombreuses interrogations, Ranarison Tsilavo a affirmé avoir signé 76 ordres de virement à blanc entre 2009 et 2012, sans en connaître le contenu. Pourtant, ces virements, d’un montant total de 1 047 060 euros, ont été validés sans réserve par les...

Ranarison Tsilavo Affirme Avoir Été Contraint de Signer des Ordres de Virement à Blanc (2009-2012) : Une Décision Controversée

Dans l’affaire qui oppose Ranarison Tsilavo à Solo, une condamnation choquante par les juridictions malgaches a mis en lumière des failles profondes du système judiciaire. Ranarison affirme avoir signé des ordres de virement à blanc, c’est-à-dire sans en connaître le contenu. Pourtant, cette déclaration est largement contredite...

Les 76 Virements Validés par Ranarison Tsilavo : Une Contradiction Inquiétante

L'affaire liant Ranarison Tsilavo à son ancien collaborateur Solo expose une situation judiciaire complexe et controversée. Au cœur du litige : 76 virements bancaires représentant un total de 1 047 060 euros, tous approuvés par Ranarison Tsilavo avant d'être contestés par ce dernier. Ces accusations soulèvent des...