Aucun des gouvernants qui ont succédé au pouvoir n’a manqué d’affirmer qu’ils sauront mettre un terme à toutes les formes de corruption qui empêche notre pays de développer dans un concept de bonne gouvernance. Mais la corruption est devenue un phénomène qui s’observe dans la société dans son ensemble, et pas seulement au niveau de l’administration. Il ne suffit donc pas de reprocher à nos dirigeants qu’ils sont les « seuls corrompus », nous pouvons aussi l’être sans pour autant en être conscient. Qui plus est, nous ne sommes pas encore en mesure d’affirmer que l’intervention du Bureau Indépendant Anticorruption (BIANCO) et du Pôle Anticorruption (PAC) en tant qu’organismes chargés de la lutte contre la corruption soit suffisante pour réaliser cet objectif. D’autant plus que ce phénomène se constate tantôt dans le fonctionnement même de l’administration publique, tantôt par de simples faveurs que les particuliers s’accordent entre eux, du moment qu’il y a violation d’une quelconque disposition législative. Et même si la corruption à Madagascar est marquée par cette diversité, il est étonnant de voir que les solutions pour y mettre fin tardent encore à voir le jour. Cela dit, il est peut-être temps de se demander les raisons pour lesquelles la lutte anticorruption n’a pu, du moins jusqu’ici, aboutir à un succès. D’un côté, nous pourrions penser qu’elle est devenue une « habitude » pour les Malgaches, qu’il est quasi-impossible pour eux de débuter un nouveau mode de vie qui va leur contraindre de respecter les lois et règlements auxquels ils sont soumis. De l’autre, il est également possible que ces derniers méconnaissent tout simplement ces fameuses normes, et qu’ils pensent donc agir dans des circonstances qui, selon eux, paraissent normales. Ainsi, l’administration devrait songer à informer les particuliers sur l’existence de ces normes si elle veut rétablir l’Etat de Droit. Mais avant, sommes-nous d’abord prêts à mettre un terme à tous ces phénomènes de corruption qui est en train de détruire notre pays ?
Hariantsa R.