Depuis son arrivée à Faravohitra, Madame Noro Vololona Harimisa n’a cessé d’insister sur l’importance capitale de l’humanisation de la détention. Ainsi, prévenir la malnutrition en milieu carcéral figure parmi les grands objectifs du Ministère de la Justice, de par son impact humain et du coup engendré par les traitements.
Les chiffres de la veille nutritionnelle collectées depuis plusieurs années, montrent que la majorité des cas de malnutrition (en moyenne 65 à 70 %) se déclarent intra-muros, et pour cause : la ration étant composée d’une alimentation totalement déséquilibrée et insuffisante sur le plan calorique (mono diète au manioc ou quelquefois au maïs, dépassant difficilement 2000 Kcal par jour en moyenne). Il a été démontré qu’améliorer la ration carcérale était la meilleure solution et serait moins couteuse que de traiter la malnutrition à une échelle aussi importante, sans compter les retombées positives sur le plan de la santé ou de la sécurité en général. Ainsi, la Direction de l’Humanisation de la Détention et de la Préparation à la Réinsertion Sociale (DHDPRS) au sein du ministère a proposé qu’une diète améliorée soit testée sur un ou deux établissements pénitentiaires sous forme d’un pilote, et dont les résultats serviraient de plaidoyer en faveur d’une augmentation substantielle du budget dédié à l’alimentation.
Trois (03) menus ont ainsi été élaborés et validés ; prenant en compte les habitudes alimentaires mais également des ressources disponibles. L’idée étant d’alterner entre un menu à base de manioc, un autre à base de riz, et un à base de manioc. Deux prisons ont été retenues pour la mise en œuvre du pilote, les critères ayant porté sur la fiabilité et le dynamisme de l’équipe de l’administration pénitentiaire locale : les Maisons Centrales de Tuléar et de Miarinarivo.
Le lancement pour la Maison Centrale de Miarinarivo a été effectué le mercredi 03 octobre 2018, car l’acquisition des produits alimentaires pour le projet a été réalisée durant le mois de septembre : 08 tonnes de riz décortiqué ; 5,6 tonnes d’haricot sec ; 01 tonne d’arachide, 1.200 litres d’huile ; 290 kg de gros sel ; 08 tonnes de maïs égrainé.
Dorénavant, les 524 détenus de cet établissement pénitentiaire pourront jouir de cette nouvelle diète carcérale qui sera encore appelée à être perfectionnée d’après les explications des techniciens, selon les besoins et les ressources qui pourront connaître une certaine augmentation et/ou variation ; étant donné la politique de redynamisation des camps pénaux enclenchée par le Garde des Sceaux.