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Claudine RAZAIMAMONJY est engluée dans une gigantesque affaire de malversations qui concerne plusieurs ministères – Expressmasa du 26 février 2019

Tentaculaire. Le mot résume la complexité et l’ampleur de l’affaire  Claudine  Razaimamonjy, femme d’affaires. Une tourmente judiciaire qui a démarré en avril 2017, touchant des délits financiers  et  des  actes  de  corruption.

« Il s’agit  d’une  affaire  assez  compliquée.  Vu  l’ensemble  les  poursuites  concernent  un même objet. Seulement, par la complexité et surtout le fait que plusieurs ministères sont concernés, les enquêteurs ont préféré sectionner les dossiers et les traiter ministère par ministère. Ceci af1n d’être plus précis et éviter des confusions au risque de ne  pas s’y retrouver », explique une source avisée, s’agissant des multiples comparutions  de  la femme d’affaires devant le parquet du Pôle anti-corruption (PAC).

La dernière en date est, jeudi. Claudine Razaimamonjy, toujours en détention préventive, a été transférée pour l’occasion à la maison d’arrêt d’Antanimora. Bien que des voix affirment que son état de santé se serait dégradé, cette hôtelière anciennement proche des ténors de l’administration Rajaonarimampianina s’est bel et bien présentée devant le juge d’instruction du PAC, aux 67ha, jeudi. Sa comparution s’est terminée tardivement.

« Il s’agit d’une nouvelle comparution, pour un dossier qui concerne un autre ministère »,  est la  seule  information  qui  a  f1ltré  de  cette  audition.  Arrêtée  en  avril  2017  et  placée  en détention préventive  à  la  maison d’arrêt  d’Antanimora, avant  d’être transférée  à  la  prison pour femmes  de  Manjakandrina, Claudine  a  plongé  à  cause  d’un  dossier  concernant  des subventions spéciales de communes.  Un sujet qui concerne le ministère de l’Intérieur.

Privilège  de juridiction

Détournement de deniers publics, corruption et favoritisme dans l’attribution de marchés sont les charges retenues contre la femme d’affaires,  à l’époque. Les détournements des subventions destinées à la fameuse commune d’Ambohimahamasina, dans la région Haute Matsiatra, en fait partie.

Une fois en détention, pourtant, le transfert des dossiers traités par le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), happant l’hôtelière, devant l’ancienne Chaîne pénale anti-corruption (CPAC), et ensuite le PAC se sont enchaînés. Des dossiers avec des charges relativement similaires, mais qui concernent donc, des département ministériels ou entités publiques différentes. La dernière comparution de Claudine Razaimamonjy qui a défrayé les chroniques remonte à mars 2018.

Il  s’agit   d’une   poursuite   pour   favoritisme   dans   l’attribution   de   marchés   publics, détournement et recel de deniers publics. Une affaire qui touche ici, l’ancien ministère de l’Emploi et de l’enseignement technique et qui consiste en des malversations qui remontent à l’année 2016. « Co-accusée », dans cette affaire, l’hôtelière a été « relaxée au bénéf1ce du doute », à l’issue de son premier jugement.  Des « responsables ministériels »,  ont, également, été sur le banc des accusés.

Un temps,  en réponse  aux  interpellations  quant  au  risque  d’acharnement  politique, Jean Louis  Andriamif1dy,  directeur  général  du  Bianco, avait  expliqué  que  les  grosses  affaires traitées  par  son  bureau  concernent   souvent  ceux  qui  sont  ou  ont  été  au  pouvoir,  « puisqu’on ne peut  pas faire  des malversations  sur  les deniers publics sans  être  détenteur du pouvoir de les gérer ».  Il a déjà déploré que « les privilèges de juridiction »,  épargnent à une certaine catégorie de personnes, les poursuites.

Un regret partagé par un courant au sein de la magistrature, notamment, au niveau du PAC. Dans le cadre de l’affaire Razaimamonjy, le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), avait déjà dénoncé que de « hauts responsables étatiques » pouvant être, «les auteurs principaux », ne sont pas inquiétés. Un point souligné par Clément Jaona, actuel président du SMM, dans une interview télévisée, il y a quelques semaines.

La Constitution prévoit que « les présidents des Assemblées parlementaires, le Premier ministre, les autres membres du gouvernement  et le Président de la Haute cour constitutionnelle sont pénalement responsables, devant la Haute Cour de Justice, des actes accomplis liés à l’exercice de leurs fonctions et actes qualifiés de crimes ou délits au moment où ils ont été commis ».

Garry Fabrice Ranaivoson

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