Condamné à Madagascar à trois ans de prison, notamment pour usurpation de fonction et extorsion de fonds, Houcine Arfa a profité d’une visite à l’hôpital à Antananarivo pour s’évader le 28 décembre. Lors d’une cavale rocambolesque, il a ensuite quitté Madagascar en pirogue jusqu’à Mayotte, avant de regagner la France.
Un versement d’argent ?
De retour en France, Houcine Arfa a affirmé à la presse avoir pu s’évader en versant de l’argent à la ministre de la Justice et à la procureur d’Antananarivo, en échange de l’allègement des conditions de sa détention qui a permis sa fuite. Il a confirmé
ces accusations auprès de l’AFP. « La déclaration faite par M. Arfa, que je conteste catégoriquement, est infondée et pleine de mensonge », a réagi dimanche soir la ministre de la Justice, Elise Alexandrine Rasolo, ajoutant qu’elle allait porter plainte. « Comment peut-on croire la parole d’un fugitif, un évadé qui accuse la ministre de la Justice ? », a-t-elle lancé lors d’une conférence de presse à laquelle les médias français n’étaient pas invités.
Demande d’extradition ?
Elise Alexandrine Rasolo n’a pas exclu de demander l’extradition d’Houcine Arfa, tout en soulevant la possibilité que le Français puisse purger sa peine dans son pays. La ministre a expliqué lui avoir accordé « une autorisation de sortie pour suivre des soins médicaux dans un hôpital public le 14 décembre 2017 ». « Mais cette unique autorisation a été utilisée abusivement par le médecin chef » de la prison « pour d’autres sorties non autorisées qui ont abouti à cette évasion », a-t-elle affirmé.
Controverse à Madagascar
Cette affaire tourne à la controverse à Madagascar. La semaine dernière, le porte-parole du gouvernement, Harry Laurent Rahajason, a qualifié « sans fondement ni preuve » les accusations d’Houcine Arfa, un « petit minable ». Jeudi, la procureur de la capitale, Odette Balsam Razafinoelisoa, s’est à son tour défendue. Houcine Arfa, qui travaillait comme conseiller en sécurité du président malgache Hery Rajaonarimampianina depuis 2015, nie quant à lui les accusations qui lui ont valu sa condamnation. Il affirme avoir été informé, pendant son séjour malgache, de crimes et délits impliquant l’entourage présidentiel qui a, selon lui, tenté de le faire taire en le faisant emprisonner.
France Info du 22 janvier 2018