Le discours relatif à l’obligation de réserve au sein de la justice, tenu successivement par le premier président de la Cour suprême et le Chef de l’Etat, vendredi dernier à Anosy, n’est pas passé inaperçu. D’autres estiment que cette notion est limitée lorsqu’il s’agit des leaders syndicaux.
Fanirisoa Ernaivo, leader du syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), lors d’une conversation téléphonique hier, a par exemple donné quelques précisions à partir de son cas. « Il faut préciser que je suis actuellement président du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM). Auparavant, je n’avais pas eu cette qualité et je n’ai pas dépassé le cadre de mes fonctions. Actuellement, c’est différent »., a-telle expliqué.
D’après elle, la liberté d’expression constitue, à c titre, le corollaire de l’obligation syndicale. « Il ne faut pas mélanger le genre. Si je parle, c’est que j’en ai le droit. Nul ne peut s’ériger contre cela, que ce soit le ministère de la Justice ou un autre membre du gouvernent », s’insurge celle qui a milité en faveur de la justice depuis quelques temps.
En marge de la cérémonie marquant la rentrée judiciaire, vendredi dernier, le premier président de la Cour suprême, Modeste Randrianantenaina, a insisté sur le concept de l’obligation de réserve en indiquant que « les magistrats, les greffiers, et tous ceux qui travaillent au sein du ministère de la Justice, en particulier les magistrats, sont tenus de respecter le déontologie, surtout l’obligation de réserve ». Un discours loin d’être fortuite dans la mesure où, présent sur les lieux, le président de la République a, lui aussi, mis l’accent sur le même thème.
Obligation de se taire
Si l’on en croit la juge Fanirisoa Ernaivo, il aurait été plus correct d’évoquer le cas de corruption qui mine ce secteur lors de cette cérémonie. « Ce qui est étonnant, c’est que personne n’avait fait une mise en gade contre la corruption lors de cette journée alors que tout le monde sait que ce sujet constitue la crise de confiance entre les citoyens et la justice (…) », a-t-elle précisé avant d’ajouter que « l’obligation de réserve n doit pas devenir une obligation de se taire ou une obligation à la complicité ». En tous cas, elle a soutenu que le syndicat des magistrats continuera de se prononcer sur tout ce qui touche à la justice, et à tous les domaines du ressort du SMM
A itre d’illustration, il faut noter que récemment, après le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), le SMM a saisi le Conseil supérieur de la magistratue à propos de l’affaire Houcine Arfa.
» Nous prenons notre responsabilité à partir d’un fait réel ou dénoncé par d’autres, savoir qui a fait quoi ou telle assetion est vraie ou pas. Par la suite, il appartient aux autres responsables de prendre les dispositions adéquates en fonction de la véracités des informations. Nous sommes en train de protéger le droit de nos membres ».
JP
http://www.newsmada.com/2018/01/30/justice-lobligation-de-reserve-fait-debat/