Tandis que sur la place du 13 mai le mot d’ordre était « miala Rajao », tranquillement le MAPAR propose un nom de premier ministre en la personne de Christine Razanamahasoa. Les manifestants en perdent leur latin, le mot d’ordre a-t-il changé pour que finalement ce nom de premier ministrable sorte? D’autres se demandent pourquoi ce ne serait pas le nom de Hanitra Razafimanantsoa ? Les deux ont passé leurs journées entières depuis un mois sur la place du 13 mai, elles ont chacune perdu un peu de leur superbe physiquement, elles ont chacune sorti des phrases assassines à l’endroit du Président, alors pourquoi Christine et pas Hanitra ? Entre temps, ceux qui ont connu les dérives de Christine Razanamahasoa du temps de la Transition à la tête du ministère de la justice se demandent si vraiment proposer ce nom est sérieux, si vraiment les MAPAR pensent que l’amnésie collective a frappé tous les Malagasy pour que ce nom puisse emporter l’adhésion. Oui, elle milite sur la place du 13 mai, on avance même que c’est quelqu’un de bien parce qu’elle est « Mpiandry » – qui crie sur la place du 13 mai – mais a-t-on oublié que c’est son passage à la tête du ministère de la justice qui a poussé les magistrats à organiser leur assises nationales et à dénoncer les dérives sous Christine, les résolutions des assises que Christine Razanamahasoa a superbement ignorées d’ailleurs. À-t-on oublié que ce sont les concours sous son égide en tant que ministre de la justice qui ont été les plus décriés de tous les concours d’entrée à l’école nationale de la magistrature au point qu’un règlement intérieur a été mis en place afin de bouter dehors ceux qui ont réussi le concours, mais se sont avérés incompétents par la suite ? Au point que des réformes ont été apportées lors des concours pour limiter au maximum les mauvaises pratiques sous Christine Razanamahasoa ? Bien sûr, on pourra dire que grâce à ses gabegies, il y a eu réforme, mais ne serait-ce que pour ça, est-elle si incorruptible qu’elle veuille bien laisser croire? Il est fort possible que sa fille, son neveu ou des membres de sa famille se soient tous retrouvés très bons pour réussir le concours sous la transition, mais les affaires de la justice étaient à cette époque marquées par les interventions largement dénoncées lors des assises de la magistrature. Un mois sous le soleil du 13 mai la laverait alors de tout soupçon si bien que le MAPAR n’a rien trouvé de mieux que de proposer son nom comme premier ministrable ? La lutte sur la place du 13 mai lui aurait permis de se refaire une virginité politique et peut-être même une probité exemplaire ? Ainsi va le « consensus » voulu par la Haute Cour Constitutionnelle !
D.R.