Dans la résolution de redorer le blason de la Justice, il a été décidé lors du Conseil des ministres de mardi, le remplacement du DG et du DAF de l’Ecole nationale de la magistrature et des greffes (ENMG).
Cela aurait été très difficile pour Hugues Rajoelina, le désormais ancien DG de l’ENMG, de garder son poste après le concours à rebondissement pour l’entrée à cette école de la magistrature et des greffes 2018. Au mois de février pour rappel, après des irrégularités et des suspicions de corruption, le concours a été annulé. C’était la ministre de la justice d’antan qui en avait décidé ainsi. En plus, elle a pris l’initiative de changer le directeur administratif, financier et de la programmation budgétaire de l’ENMG. Et apparemment, pour lever tout soupçon, l’actuelle ministre a pris les mesures qui s’imposent. Noro Vololona Harimisa, qui s’est fixée comme mission de redorer le blason de la Justice en partant de la base, c’est-à-dire que les magistrats devront montrer patte blanche dès le concours d’entrée à l’ENMG.
Noro Vololona Harimisa a donc pris le taureau par les cornes et a soumis au Conseil des ministres, le remplacement d’Hugues Rajoelina par Miadantsata Indriamanga Rakotoarisoa. C’est le nouveau DG de l’ENMG. Andriamihaja Rajaona, quant à elle, a été nommée directeur Administratif, financier et de la programmation budgétaire. Elle remplace donc Njaka Lalaina Andrianaho qui n’a occupé le poste que moins de 6 mois après sa nomination le 27 février passé.
Le doigt dans l’œil
Noro Vololona Harimisa affiche de la sorte sa volonté de remettre la justice « dans le droit chemin ». Et apparemment, cela fait des « jaloux ». Il y a le fait en effet que la ministère de la Justice a reçu de nouvelles plaintes et doléances après le concours d’entrée reporté de juin. Ce qui a conduit la ministre à requérir au service du Bureau de coordination du contrôle des juridictions et des établissements pénitentiaires (BCCJEP). Le quartier général de l’ENMG a été mis sous scellé après les investigations de ce bureau de coordination.
Et apparemment, cela fait du mal, là où on attendait le moins. C’est-à-dire au niveau du ministère de la Fonction publique d’Houlder Ramaholimasy. Le ministre MAPAR qui, pour rappel, dans une lettre en date du 31 juillet, a pointé du doigt cette intervention du BCCJEP. Il la qualifie d’ingérence et d’intrusion. Mais visiblement, il se fourre le doigt dans l’œil. En effet, dans son statut légal, il est de la compétence du BCCJEP de contrôler le bon fonctionnement des Juridictions et de l’ENMG mais aussi d’établir des rapports d’inspection et de procéder à des audits.
Force est ainsi de se demander, qu’est ce qu’ Houlder Ramaholimasy ne veut pas que les enquêteurs du BCCJEP découvrent dans cette affaire ?
M.Tsiferana.