L’enquête Afrobaromètre a sorti les résultats au titre de l’année 2018. Les trois secteurs liés à la sécurité sont pointés du doigt.
Perception. Les forces de sécurité doivent redoubler d’efforts. Près d’un Malgache sur deux estime que les policiers et les gendarmes sont impliqués dans des affaires de corruption.
Hier, à Antaninarenina, les résultats d’Afrobaromètre Round 7 au titre de l’année 2018 ont été présentés. Il s’agit d’une enquête d’opinion menée entre janvier et mars 2018. Concernant la corruption, les policiers et les gendarmes se trouvent en tête de liste.
« Ils sont les premiers à être pointés du doigt mais la corruption concerne d’autres sphères », explique Laeticia Razafimamonjy, responsable d’Afrobaromètre.
Sur un échantillon de mille deux cents individus, les résultats de cette enquête est à prendre avec des pincettes. « Un échantillon de cette taille donne des résultats au niveau du pays avec une marge d’erreur de 3% », rapporte le communiqué.
Comme il s’agit d’une photographie de l’opinion entre janvier et mars 2018, les résultats exprimés sont à relier au contexte de cette période ainsi que la façon dont les questionnaires ont été administrés. Concernant les juges et les magistrats, à titre d’illustration, cette période correspond, en effet, à la cavale du franco-algérien Houcine Arfa.
Réformes
Une affaire qui a ébranlé la Justice malgache. Par ailleurs, cette période correspond également au triste anniversaire de l’affaire Antsakabary.
« Selon vous, combien de personnes sont impliquées dans des affaires de corruption ou n’en avez-vous pas suffisamment entendu parler pour vous prononcer ? ». Telle est la manière dont la question a été posé. Ainsi une liste de dix fonctions est énumérée. En tant que fonctionnaires de proximité, il est évident que les policiers et les gendarmes sont les plus sollicités.
Les agissements des polices de la route sont les cas les plus fréquents. Cette situation semble être confirmée par les statistiques publiées par le Bureau indépendant anti-corruption. Le nombre de doléances reçues par le Bianco concernant cette période rapporte que trois gendarmes et un policier ont été poursuivis pour corruption. Les membres du gouvernement ont détenu le triste record.
Les efforts d’assainissement menés par les différents responsables n’ont pas atteint la perception de la population sur ces deux corps de métiers. « Cent quatre-vingt-quinze plaintes ont été reçues impliquant certains de nos hommes. Quarante-huit ont comparu devant le conseil d’enquête et vingt-trois ont été radiés », indique la gendarmerie dans son bilan pour l’année 2018.
Actuellement, un service de doléance est mise en place au sein de la gendarmerie. Le ministère de la Justice a également enclenché une série de réforme. L’impact de ces mesures est attendu sur le prochain classement de l’Afrobaromètre.
Andry Rialintsalama