Les Malgaches n’ont plus confiance en la justice, plus précisément à l’organisation de notre système juridictionnel. Si une juridiction est censée régler les litiges en se conformant aux normes, il existe encore de nombreux cas où la justice s’achète, la corruption en est une preuve. En effet, cette dernière constitue encore un phénomène difficile à éradiquer à Madagascar, et on la rencontre presque dans tous les domaines, même dans le système judiciaire. Quoi de plus surprenant que de voir que même le pouvoir judiciaire, qui est censé contrôler le respect et l’application de la loi, n’est plus en mesure d’accomplir son travail comme il se doit ? Malgré l’existence des diverses institutions qui sont chargées de lutter contre la corruption, celle-ci a toujours été une bataille interminable pour les Malgaches, et les efforts de ces institutions ne sont pas encore assez palpables jusqu’à présent. Ce qui nous laisse croire que les particuliers préfèrent désormais créer leur propre justice, sans avoir à consulter les organes juridictionnels. Leurs moyens sont nombreux, à l’instar de l’application de la vindicte populaire et du « dina » envers les « hors-la-loi», qui sont directement effectués par la société sans l’intervention des autorités étatiques. Cependant, la vindicte populaire devrait pourtant être interdite à Madagascar, car elle viole les droits humains jugés comme étant fondamentaux, à savoir le droit à la vie et à l’intégrité physique. Malgré le fait que ce sont les malfaiteurs qui subissent ces atteintes, mettre fin à leur vie constitue-t-il une bonne manière de faire respecter la justice ?
Hariantsa Cynthia