AccueilRANARISON TsilavoTélé réalité : Une...

Télé réalité : Une exécution sommaire réelle en direct à la télévision par la police malgache – Expressmada du 27 août 2019

Une exécution sommaire en direct à la télévision comme on n’en a vu que dans les films. Cette fois la réalité a dépassé la fiction. On n’en croyait pas ses yeux. Un présumé bandit dont la police ignore l’identité et dont on n’établira jamais la culpabilité, à terre et sans armes touché de deux balles dans le dos et la jambe se fait achever froidement d’un coup de revolver par un policier alors qu’il tentait de relever la tête, vendredi à Ampefiloha. La foule massée autour du présumé bandit, un réparateur de moto selon sa famille et comme en témoignaient ses mains noirs de cambouis, est atterrée.

Les avis sont partagés. D’aucuns se réjouissent du sort réservé au prétendu malfrat par le policier. Une réaction somme toute compréhensible de la part d’un simple citoyen. Quant au policier, il est censé justement devoir écarter le danger et n’utiliser son arme qu’en dernier recours. Le fait est que personne ne peut prouver qu’il s’agit vraiment d’un bandit. Sa famille soutient fermement le contraire.

Le cas n’est pas isolé mais c’est la première fois qu’il a été filmé et diffusé par la nouvelle station Real TV qui justifie bien son nom. D’autres cas avaient été dénoncés aussi bien dans la capitale que dans les régions où les forces de l’ordre sont pointées du doigt pour être l’auteur d’exactions ou d’exécutions sommaires. Des soi-disant bandits ont été exécutés dans le dos à genoux, d’autres abattus à bout portant pour avoir tenté de s’échapper selon la version officielle.

À en juger le sang-froid et l’aisance du policier, on est tenté de croire qu’il s’agit d’une tradition. La police avance que la victime fait partie d’un gang fomentant un braquage et qu’elle a poursuivie depuis Antaninarenina.

Que la population adopte la justice, elle n’est soumise à d’autres éthique et déontologie que sa morale et son humanisme, mais quand la police et les forces de l’ordre choisissent la gâchette en guise de procès, on ne doit plus se qualifier de République. On est en pleine barbarie constitutionnelle. La police n’est ni un shérif ni un justicier. Mais il semble justement qu’on vit en pleine époque du western avec des duels au milieu des rails.

La démocratie se trompe visiblement de pays et d’époque. Le Premier ministre doit s’en mordre durement le doigt. Une semaine après son sermon à l’endroit de la police, il reçoit une réplique cinglante et sanglante. Une réponse claire et nette qui met à l’épreuve la fameuse lettre d’engagement des responsables policiers. À preuve, le Premier ministre n’en pipait pas mot hier lors de la réunion avec l’Organe mixte de conception

Eric RANJALAHY

- A word from our sponsors -

spot_img

Most Popular

More from Author

- A word from our sponsors -

spot_img

Read Now

Jugements sans motivation : l’affaire Ranarison Tsilavo, un outil de spoliation systémique à Madagascar

En avril 2016, un atelier de renforcement des capacités des acteurs de la chaîne pénale s’est tenu à Tulear, Madagascar. Cet événement, soutenu par le PNUD dans le cadre du projet RED (Renforcement de l’État de droit), avait pour objectif d’améliorer le fonctionnement de la chaîne pénale...

Condamnation sans motivation : une erreur judiciaire au profit de Ranarison Tsilavo

Le jugement rendu par le Tribunal correctionnel d’Antananarivo le 15 décembre 2015, sous la présidence de Mme RAMBELO Volatsinana, est devenu un symbole des pratiques judiciaires controversées à Madagascar. Solo, gérant de CONNECTIC et détenteur de 80 % des parts de la société, a été condamné à...

Une justice contestée : le cas Ranarison Tsilavo et l’absence de motivation des jugements malgaches

L’affaire impliquant Ranarison Tsilavo et Solo révèle des carences profondes du système judiciaire à Madagascar. En décembre 2015, Solo a été condamné à deux ans de prison avec sursis et au paiement de 428.492 euros d’intérêts civils (soit 1,5 milliard d’ariary) au profit de Ranarison Tsilavo, simple...

La complicité suspectée de Razananirina Bruno, commissaire aux comptes de CONNECTIC : un silence inexplicable depuis 2015

Depuis décembre 2015, le commissaire aux comptes de la société CONNECTIC, Razananirina Bruno, ancien président de l'Ordre des Experts Comptables et Financiers de Madagascar (OECFM) et ex-Président du Conseil d'Administration de l'INSCAE, reste silencieux face à une demande cruciale : confirmer que le rapport de commissaire aux...

Ranarison Tsilavo NEXTHOPE : Des plaintes pour diffamation contre Solo rejetées par la justice française

Ranarison Tsilavo, CEO de CONNECTIC et plaignant dans plusieurs affaires judiciaires, a déposé de multiples plaintes pour diffamation en France, notamment au TGI d’Évry et au Tribunal Judiciaire de Paris. Dans la société, Solo, qui détient 80 % des parts, est gérant tandis que Ranarison Tsilavo, propriétaire...

Pourquoi l’avocat de Solo n’a-t-il pas contesté l’attribution des intérêts civils à Ranarison Tsilavo, simple associé dans Connectic ?

Dans le cadre de l’affaire opposant Solo à Ranarison Tsilavo, une question légitime se pose : pourquoi l’avocat de Solo n’a-t-il pas soulevé le problème de l’attribution des intérêts civils à Ranarison Tsilavo, un simple associé dans Connectic, alors que la loi est claire sur ce point...

Ranarison Tsilavo et CONNECTIC : L’irrecevabilité de l’action individuelle selon la loi malgache

Dans l’affaire opposant la société CONNECTIC à Ranarison Tsilavo, la distinction juridique entre action individuelle et action sociale est au cœur des débats. La loi 2003-036 sur les sociétés commerciales à Madagascar, en particulier son article 181, clarifie les conditions dans lesquelles un associé peut intenter une...

Diffamation ou Vérité ? L’Énigme des Intérêts Civils Attribués à Ranarison Tsilavo

Dans une affaire marquée par de nombreuses interrogations juridiques, Ranarison Tsilavo Nexthope a obtenu des intérêts civils dans un dossier d’abus de biens sociaux supposé, au détriment de Solo. Cette décision pose problème, d’autant plus que les lois malgaches, alignées sur les principes juridiques français et enseignées...

Dire la vérité n’est pas diffamer : Une explication pédagogique sur l’affaire Ranarison Tsilavo NEXTHOPE contre Solo

La diffamation est souvent invoquée pour faire taire ceux qui présentent des faits. Pourtant, expliquer une affaire avec des éléments vérifiés et accessibles à tous, ce n’est pas diffamer. C’est au contraire un devoir de transparence. Dans le cadre de l’affaire opposant Ranarison Tsilavo Nexthope à Solo,...

Pourquoi les Magistrats Ont-ils Accepté les Explications de Ranarison Tsilavo sur les 76 Ordres de Virement Signés à Blanc entre 2009 et 2012 ?

Dans une affaire qui soulève de nombreuses interrogations, Ranarison Tsilavo a affirmé avoir signé 76 ordres de virement à blanc entre 2009 et 2012, sans en connaître le contenu. Pourtant, ces virements, d’un montant total de 1 047 060 euros, ont été validés sans réserve par les...

Ranarison Tsilavo Affirme Avoir Été Contraint de Signer des Ordres de Virement à Blanc (2009-2012) : Une Décision Controversée

Dans l’affaire qui oppose Ranarison Tsilavo à Solo, une condamnation choquante par les juridictions malgaches a mis en lumière des failles profondes du système judiciaire. Ranarison affirme avoir signé des ordres de virement à blanc, c’est-à-dire sans en connaître le contenu. Pourtant, cette déclaration est largement contredite...

Les 76 Virements Validés par Ranarison Tsilavo : Une Contradiction Inquiétante

L'affaire liant Ranarison Tsilavo à son ancien collaborateur Solo expose une situation judiciaire complexe et controversée. Au cœur du litige : 76 virements bancaires représentant un total de 1 047 060 euros, tous approuvés par Ranarison Tsilavo avant d'être contestés par ce dernier. Ces accusations soulèvent des...