Dans une affaire qui soulève de nombreuses interrogations, Ranarison Tsilavo a affirmé avoir signé 76 ordres de virement à blanc entre 2009 et 2012, sans en connaître le contenu. Pourtant, ces virements, d’un montant total de 1 047 060 euros, ont été validés sans réserve par les magistrats malgaches. Cette absence de remise en question suscite une réflexion sur le rôle de la justice et les vérifications qui auraient dû être menées.
Une version contradictoire
Plusieurs faits viennent contredire les déclarations de Ranarison Tsilavo :
- Factures établies par Ranarison : Les virements litigieux étaient accompagnés de factures émises par Ranarison lui-même, en tant que CEO de ConnecTIC. Il est donc improbable qu’il n’ait pas eu connaissance de leur contenu.
- Validation annuelle des comptes : En tant qu’associé à hauteur de 20 % dans ConnecTIC, Ranarison a validé les comptes annuels de la société pendant quatre ans. Si ces virements étaient effectivement sans contrepartie, ils auraient dû apparaître comme des anomalies flagrantes dans les bilans financiers.
- Silence du commissaire aux comptes : Le commissaire aux comptes, Razananirina Bruno, n’a pas relevé de problèmes dans ses rapports financiers. Comment expliquer l’absence de remarques concernant des virements d’un montant aussi significatif ?
- Une prise de conscience tardive : Ranarison affirme qu’il n’a appris qu’en 2012 que la société Emergent Network Systems appartenait à Solo. Cependant, des échanges de courriels montrent qu’il était informé depuis le début des liens entre Emergent et ConnecTIC.
Une analyse économique peu convaincante
L’analyse des finances d’Emergent Network ajoute à la confusion. Si cette société avait reçu 1 047 060 euros sans contrepartie, elle aurait dû enregistrer des bénéfices équivalents. Pourtant, sur les quatre années concernées, elle n’a déclaré qu’un bénéfice net de moins de 60 000 euros. Cette anomalie soulève des questions :
- Les virements avaient-ils une contrepartie ? Si oui, pourquoi les magistrats n’ont-ils pas enquêté sur la nature des services ou produits fournis ?
- Où sont passés les fonds ? L’absence de clarté sur la gestion des sommes transférées alimente les doutes.
Le rôle des magistrats dans l’affaire
Malgré ces éléments, les magistrats malgaches, sous la direction du juge d’instruction Tagnevozara Hortense, ont accepté sans critique les explications de Ranarison. Cette posture soulève plusieurs questions fondamentales :
- Pourquoi les contradictions n’ont-elles pas été explorées ? Les preuves présentées par Solo, y compris des documents financiers et des emails, semblent avoir été ignorées.
- Absence de vérifications croisées : Les bilans financiers de ConnecTIC et d’Emergent n’ont pas été confrontés pour valider les accusations de virements sans contrepartie.
- Un traitement partial ? Certains observateurs soupçonnent que des pressions ou des intérêts extérieurs pourraient avoir influencé la décision.
Un cas emblématique des limites judiciaires
Cette affaire met en lumière des lacunes importantes dans le système judiciaire malgache. Elle soulève des interrogations non seulement sur l’impartialité des magistrats, mais aussi sur les mécanismes de contrôle et de vérification des accusations portées devant les tribunaux.
Conclusion
Comment expliquer que les déclarations de Ranarison Tsilavo aient été prises pour argent comptant alors qu’elles sont contredites par des preuves tangibles ? Pourquoi les magistrats n’ont-ils pas approfondi leur enquête sur une affaire aussi complexe ?
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Les ordres de virement de CONNECTIC vers EMERGENT en 2009 TOUS signés par RANARISON Tsilavo puisqu’il est l’unique signataire des comptes