- A Madagascar, la corruption est bien ancrée dans la culture locale. Ce fléau atteintchaque sphère de la société. Selon notre perception, la corruption au sein de la justice est laplus problématique. L’heure est grave quand la justice, elle-même, n’arrive pas à éradiquer lacorruption au sein de son institution. Notons également le trafic illicite des ressourcesnaturelles dont chaque étape du circuit est minée par la corruption; viennent ensuite lespratiques frauduleuses dans les concours administratifs (gendarmerie nationale, douane, écoled’administration, etc.). La corruption atteint aussi les services hospitaliers. Ceux qui paient leplus reçoivent les meilleurs soins et les attentions des médecins. La corruption routière figureaussi parmi les cas les plus recensés à Madagascar. Les pots-de-vin offerts aux polices de laroute et aux agents de la visite technique font partie de la routine.Nous n’arrivons pas à vaincre la corruption par manque de volonté politique. Dans les discours politiques, la lutte anticorruption figure parmi les priorités. Pourtant, les dispositifspris ne reflètent pas la volonté. Par exemple, la tendance du budget alloué au Bureau indépendant Anticorruption (Bianco) n’a cessé de baisser depuis 2007. Il y a aussi la peur desreprésailles car il n’y a aucune loi sur la protection des témoins. A tout cela s’ajoutentl’instabilité politique, la pauvreté, le manque de civisme, le manque d’éducation, l’aspiration personnelle des individus à un enrichissement rapide, et la liste est encore longue !Selon l’Indice de perception de la corruption 2017, étude menée par TransparencyInternational Initiative Madagascar, le pays est au 155e rang sur 180 pays. On est dans le rouge. Aujourd’hui, la population lambda est frappée de plein fouet par les conséquences deces actes. Une petite enveloppe donnée à un agent de la visite technique pour masquer unedéfaillance mécanique d’un véhicule de transport en commun peut être la cause, par exemple,d’accidents.L’inégalité de traitement persistera entres les riches et les pauvres tant quel’administration sera corrompue. Pour contribuer à la lutte contre ce fléau, des jeunes engagés ont créé une plate-forme en ligne www.tsycoolkoly.org pour dénoncer tout fait de corruption.Les internautes peuvent s’y informer et évaluer les actions à mener contre ce fléau. En 2018,ils ont enchaîné avec le jeu de société éducatif i-tsycoolkoly, pour sensibiliser les citoyens d’une manière ludique sur le thème de la corruption. Pour eux, le bout du tunnel est encore loin mais la récompense reçue par leur projet en décembre 2017 à Paris, dans le cadre du concours Prix Numérique et Transparence, les encourage à redoubler d’efforts pour inciter lesjeunes à tenir tête à toute tentative de corruption.Julie Edesse ManandraharisoaMembre du comité exécutif du projet TsycoolkolyLe projet Tsycoolkoly, littéralement « pas cool la corruption », a été mis en œuvre en 2014 par cinq jeunes et une soixantaine de bénévoles. Parmi leurs activités, des sensibilisations dans les provinces et l’organisation d’événements (débats parlementaires ouverts, concours d’arts visuels et oratoires, concours de miniprojets, etc.).Contact: 034 81 478 54
Madagascar, Pas cool la corruption, la justice , elle-même, n’arrive pas à éradiquer la corruption au sein de son institution, Tsycoolkoly janvier 2019
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