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Affaire Houcine Arfa : Liberté provisoire pour le juge d’instruction (Haingo RAMIANDRISOA) poursuivi sur ordre du Procureur général midi-madagasikara du 3 mars 2018

Une délégation du Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM) s’est rendue à Ambatolampy hier par solidarité envers leur collègue qui a finalement bénéficié d’une liberté provisoire

Le torchon brûle entre la ministre de la Justice, Rasolo Elise Alexandrine et le SMM. Ce dernier a publié hier un communiqué annonçant la fermeture de tous les tribunaux, chambres et juridictions sur toute l’étendue du territoire à compter du vendredi 2 mars et ce, jusqu’à nouvel ordre. Une décision prise suite à l’arrestation d’un de leurs collègues, soupçonné d’être impliqué dans l’évasion d’Houcine Arfa. De source judiciaire, l’ordre de poursuite émane du nouveau Procureur Général près la Cour d’Appel (PGCA) d’Antananarivo Charles Andriamiseza. Une arrestation considérée comme une « injustice » dans les rangs des magistrats qui ont décidé, à travers le SMM, de procéder à la fermeture des tribunaux pour manifester leur solidarité envers leur collègue victime d’un « tsindrihazolena »(oppression).

Complicité. Durant une conférence de presse tenue hier à Faravohitra, le Directeur du Bureau de Coordination du Contrôle des Juridictions et des Etablissements Pénitentiaires, Razafindrakoto Solohery a confirmé l’arrestation du Juge d’instruction responsable du dossier Houcine Arfa. Ce magistrat a été arrêté dans la soirée de jeudi en son domicile à Manjakaray par des éléments de la Brigade criminelle. Le patron du BCCJEP a affirmé que la Direction de la Promotion de l’Intégrité et la Direction de l’Inspection Pénitentiaire au niveau du ministère de la Justice a décidé d’ouvrir une enquête suite aux remous causés par les révélations faites par Houcine Arfa. « Les résultats de l’enquête confirment qu’il y a bien eu complicité dans l’évasion du prisonnier », a-t-il mentionné. Et de laisser entendre au passage que les enquêteurs disposent de preuves contre les six personnes impliquées dans cette affaire, à savoir, le juge d’instruction, trois agents pénitentiaires, un médecin et un infirmier.

Appels téléphoniques. « Les recherches sur leurs téléphones suite à une réquisition effectuée auprès des opérateurs mobiles confirme qu’il y a eu de nombreuses conversations téléphoniques entre ce juge d’instruction et un agent pénitentiaire le 25, 26 et le 28 décembre, le jour de l’évasion d’Houcine Arfa ». Enfonçant le clou, Razafindrakoto Solohery d’ajouter que du 25 au 29 décembre, « il y a eu un contact téléphonique permanent entre l’un des agents pénitentiaires qui s’est porté volontaire pour accompagner Houcine Arfa lors de ses sorties médicales, le juge d’instruction, un éducateur spécialisé de l’Administration pénitentiaire en poste au ministère de la Justice, ainsi que les deux agents d’escorte qui étaient aux côtés du prisonnier au moment où il a pris la fuite ». Il s’agirait d’une dizaine d’appels téléphoniques avant, pendant et après l’évasion. Quant au prétendu braquage qui aurait favorisé la fuite d’Houcine Arfa, le Directeur du Bureau de Coordination du Contrôle des Juridictions et des Etablissements Pénitentiaires affirme qu’il n’y a jamais eu d’attaque. Selon ses dires, le chauffeur de taxi aurait avoué qu’il avait été payé pour conduire le prisonnier et les agents d’escorte depuis Ilafy jusqu’à Ampandrianomby et ensuite pour mentir aux enquêteurs qu’ils ont été victimes d’une attaque.

Grève générale. En tout cas, le bras de fer continue entre le ministère de la Justice et le Syndicat des Magistrats de Madagascar qui dénonce « une arrestation arbitraire, contraire à la procédure légale ». Hier, en début d’après-midi, une délégation de magistrats dirigée par Fanirisoa Ernaivo s’est rendue à à Ambatolampy où leur collègue a été auditionné. Le SMM menace même d’appeler à la grève générale à partir de lundi. Selon les explications du Directeur du BCCJEP, les investigations menées jusqu’ici n’ont révélé aucun élément de preuve permettant d’incriminer la ministre de la Justice, Rasolo Elise Alexandrine, son Directeur de Cabinet et la Procureure de la République Razafimelisoa Odette Balsama accusés par Houcine Arfa d’avoir touché des pots-de-vin. Accusation considérée par la Garde des Sceaux comme une manœuvre visant à semer la zizanie au sein du corps de la magistrature et à ternir l’image de la Justice malgache. Bon nombre d’observateurs estiment que la lutte contre la corruption menée par le SMM dans le milieu de la Justice ne devrait pas pour autant, prendre en otage les justiciables.

Davis R

http://www.midi-madagasikara.mg/a-la-une/2018/03/03/affaire-houcine-arfa-liberte-provisoire-pour-le-juge-dinstruction-poursuivi-sur-ordre-du-procureur-general/

 

Liens avec le dossier de Solo

  • le juge d’instruction Haingo RAMIANDRISOA a instruit le dossier de Solo.

 

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