AccueilNon classéHoucine Arfa : «...

Houcine Arfa : « Un petit minable » incendiaire La ligne de mire du 17 janvier 2018

Après le passage du célébrissime fugitif Houcine Arfa sur les ondes de la radio française RTL, les autorités malgaches n’ont pas tardé à réagir. La ministre de la Justice ainsi que le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement ont apporté des démentis et des précisions sur certains points du dossier.

Dans une récente interview qu’il a accordée à cette station radio du groupe français M6, l’évadé de Tsiafahy a parlé du payement d’une somme de 70.000 € à la ministre de la Justice pour son évasion, ainsi que d’une soi-disant fonction au sein de l’administration malgache. Notamment en tant que conseiller du Président de la République. Et bien, d’après les autorités malgaches, Houcine Arfa dit faux sur toute la ligne.

En effet, pour ce qui est de son évasion moyennant le payement de 70.000 € à la ministre de la Justice, le directeur de cabinet d’Alexandrine Rasolo explique. « C’est absolument faux ! C’est sa manière de décrédibiliser la justice malagasy qui l’a condamné et le mandat d’arrêt international lancé par Mme la ministre ». Ainsi donc, pour le ministère de la Justice malgache, l’objectif de l’évadé de Tsiafahy est clair, c’est de trouver refuge auprès de l’opinion publique française. Il espère de la sorte échapper aux geôles françaises. La justice malgache qui, en lançant le mandat d’arrêt international à son encontre, s’attend néanmoins à ce qu’il purge sa peine de trois ans d’incarcération dans les prisons françaises.

En tout cas, Andry Rabarisoa, le directeur de cabinet du ministère de la Justice annonce d’ores et déjà que les autorités malgaches ne se laisseront pas faire. « Nous démentons catégoriquement et nous ne nous laisserons pas salir de cette manière. Au contraire, on va poursuivre jusqu’au bout la procédure internationale. Il doit être arrêté en France selon les accords de coopération, purger le rester de sa peine là bas et être jugé en France pour évasion », affirme-t-il.

Usurpation de titre

Ces propos du directeur de Cabinet du ministère de la Justice rejoignent ceux du porte-parole du Gouvernement. En effet, Harry Laurent Rahajason évoque « l’entraide judiciaire » entre la France et Madagascar et martèle l’obligation de la France d’arrêter et d’emprisonner Houcine Arfa. De même, le porte-parole du Gouvernement revient sur les raisons de l’incarcération de ce spécialiste militaire français.

Harry Laurent Rahajason explique qu’Houcine Arfa a été condamné à une peine d’emprisonnement de trois ans, par la justice malgache au mois de novembre 2017 pour usurpation de titre, extorsion de fonds et détention d’armes de guerre. Apparemment Houcine Arfa n’a jamais été un conseiller du Président de la République, malgré les propos qu’il a ténus au micro de la RTL. A la RTL, Houcine Arfa avait raconté qu’il était conseiller de Hery Rajaonarimampianina en matière de sécurité intérieur et de sécurité personnel du Président et qu’il était même payé 17.000 € mensuel pour cette fonction. Mais d’après Harry Laurent Rahajason cela n’a jamais été le cas.

Le porte-parole du Gouvernement explique en effet qu’il n’y a jamais eu de décret de nomination établi au nom de ce Houcine Arfa. Une personnalité qu’il n’a jamais rencontrée et qu’il ne connaît donc pas. L’exécutif malgache nie ainsi toute relation avec le militaire français. Une thèse tout à fait plausible, vu que le porte-parole du Gouvernement et non moins ministre de la Communication confond le nom d’Houcine Arfa à celui du footballeur Ben Arfa. De la sorte Harry Laurent Rahajason estime qu’Houcine Arfa est de ceux qu’on appel dans le jargon familier « un petit minable ».

Complicité

Ainsi donc, pour les autorités malgaches, Houcine Arfa n’est qu’un « petit minable » qui tente d’incendier tout le système judiciaire malgache. La preuve d’ailleurs est que, dans ses propos à la RTL, Houcine Arfa n’a plus voulu livrer les détails de son évasion depuis la prison de Tsiafahy pour dit-il « ne pas gêner » ceux qui l’ont aidé. Il ne veut donc pas gêner ceux qui l’ont aidé, mais cela ne l’a pas empêché de vendre la mèche au sujet de la ministre de la Justice. Ne gêne-t-il pas là la garde des Sceaux malgaches, en affirmant que seule la ministre ou le Président de la République pouvait le sortir de prison, et qu’il a payé 70.000 € à la ministre de la Justice.

Visiblement, il ne s’agit pas du tout là de « ne pas gêner ». Le but est tout autre ; c’est de faire tomber la tête de la ministre de la Justice et de tout le système judiciaire. En tout cas, le porte-parole du Gouvernement a tenu des propos qui dédouanent Alexandrine Rasolo. En apportant notamment des précisions sur les circonstances de l’évasion d’Houcine Arfa.

Harry Laurent Rahajason explique qu’effectivement le ministère de la Justice a signé un ordre d’évacuation sanitaire du détenu le 14 décembre 2017. Mais l’évasion date du 28 décembre. Ce jour du 28 décembre, le porte-parole du Gouvernement explique qu’il n’y avait plus d’ordre d’évacuation sanitaire mais que c’est l’infirmier major qui a décidé du billet de sortie. Donc une première irrégularité émanant du personnel pénitentiaire. Mis  à part l’infirmier major, il évoque aussi la responsabilité des deux gardes pénitentiaires qui ont accompagné Houcine Arfa. Harry Laurent Rahajason trouve trop simpliste la version des deux gardes comme quoi un véhicule 4×4 leur a bloqué le chemin du côté d’Ampandrianomby. La complicité d’évasion se trouverait de la sorte du côté du personnel pénitentiaire.

                                                                                                                                                             Mandimby Tsiferana.

http://lalignedemire.mg/article/Houcine%20Arfa%20:%20%C2%AB%C2%A0Un%20petit%20minable%C2%A0%C2%BB%20incendiaire

 

- A word from our sponsors -

spot_img

Most Popular

More from Author

- A word from our sponsors -

spot_img

Read Now

Jugements sans motivation : l’affaire Ranarison Tsilavo, un outil de spoliation systémique à Madagascar

En avril 2016, un atelier de renforcement des capacités des acteurs de la chaîne pénale s’est tenu à Tulear, Madagascar. Cet événement, soutenu par le PNUD dans le cadre du projet RED (Renforcement de l’État de droit), avait pour objectif d’améliorer le fonctionnement de la chaîne pénale...

Condamnation sans motivation : une erreur judiciaire au profit de Ranarison Tsilavo

Le jugement rendu par le Tribunal correctionnel d’Antananarivo le 15 décembre 2015, sous la présidence de Mme RAMBELO Volatsinana, est devenu un symbole des pratiques judiciaires controversées à Madagascar. Solo, gérant de CONNECTIC et détenteur de 80 % des parts de la société, a été condamné à...

Une justice contestée : le cas Ranarison Tsilavo et l’absence de motivation des jugements malgaches

L’affaire impliquant Ranarison Tsilavo et Solo révèle des carences profondes du système judiciaire à Madagascar. En décembre 2015, Solo a été condamné à deux ans de prison avec sursis et au paiement de 428.492 euros d’intérêts civils (soit 1,5 milliard d’ariary) au profit de Ranarison Tsilavo, simple...

La complicité suspectée de Razananirina Bruno, commissaire aux comptes de CONNECTIC : un silence inexplicable depuis 2015

Depuis décembre 2015, le commissaire aux comptes de la société CONNECTIC, Razananirina Bruno, ancien président de l'Ordre des Experts Comptables et Financiers de Madagascar (OECFM) et ex-Président du Conseil d'Administration de l'INSCAE, reste silencieux face à une demande cruciale : confirmer que le rapport de commissaire aux...

Ranarison Tsilavo NEXTHOPE : Des plaintes pour diffamation contre Solo rejetées par la justice française

Ranarison Tsilavo, CEO de CONNECTIC et plaignant dans plusieurs affaires judiciaires, a déposé de multiples plaintes pour diffamation en France, notamment au TGI d’Évry et au Tribunal Judiciaire de Paris. Dans la société, Solo, qui détient 80 % des parts, est gérant tandis que Ranarison Tsilavo, propriétaire...

Pourquoi l’avocat de Solo n’a-t-il pas contesté l’attribution des intérêts civils à Ranarison Tsilavo, simple associé dans Connectic ?

Dans le cadre de l’affaire opposant Solo à Ranarison Tsilavo, une question légitime se pose : pourquoi l’avocat de Solo n’a-t-il pas soulevé le problème de l’attribution des intérêts civils à Ranarison Tsilavo, un simple associé dans Connectic, alors que la loi est claire sur ce point...

Ranarison Tsilavo et CONNECTIC : L’irrecevabilité de l’action individuelle selon la loi malgache

Dans l’affaire opposant la société CONNECTIC à Ranarison Tsilavo, la distinction juridique entre action individuelle et action sociale est au cœur des débats. La loi 2003-036 sur les sociétés commerciales à Madagascar, en particulier son article 181, clarifie les conditions dans lesquelles un associé peut intenter une...

Diffamation ou Vérité ? L’Énigme des Intérêts Civils Attribués à Ranarison Tsilavo

Dans une affaire marquée par de nombreuses interrogations juridiques, Ranarison Tsilavo Nexthope a obtenu des intérêts civils dans un dossier d’abus de biens sociaux supposé, au détriment de Solo. Cette décision pose problème, d’autant plus que les lois malgaches, alignées sur les principes juridiques français et enseignées...

Dire la vérité n’est pas diffamer : Une explication pédagogique sur l’affaire Ranarison Tsilavo NEXTHOPE contre Solo

La diffamation est souvent invoquée pour faire taire ceux qui présentent des faits. Pourtant, expliquer une affaire avec des éléments vérifiés et accessibles à tous, ce n’est pas diffamer. C’est au contraire un devoir de transparence. Dans le cadre de l’affaire opposant Ranarison Tsilavo Nexthope à Solo,...

Pourquoi les Magistrats Ont-ils Accepté les Explications de Ranarison Tsilavo sur les 76 Ordres de Virement Signés à Blanc entre 2009 et 2012 ?

Dans une affaire qui soulève de nombreuses interrogations, Ranarison Tsilavo a affirmé avoir signé 76 ordres de virement à blanc entre 2009 et 2012, sans en connaître le contenu. Pourtant, ces virements, d’un montant total de 1 047 060 euros, ont été validés sans réserve par les...

Ranarison Tsilavo Affirme Avoir Été Contraint de Signer des Ordres de Virement à Blanc (2009-2012) : Une Décision Controversée

Dans l’affaire qui oppose Ranarison Tsilavo à Solo, une condamnation choquante par les juridictions malgaches a mis en lumière des failles profondes du système judiciaire. Ranarison affirme avoir signé des ordres de virement à blanc, c’est-à-dire sans en connaître le contenu. Pourtant, cette déclaration est largement contredite...

Les 76 Virements Validés par Ranarison Tsilavo : Une Contradiction Inquiétante

L'affaire liant Ranarison Tsilavo à son ancien collaborateur Solo expose une situation judiciaire complexe et controversée. Au cœur du litige : 76 virements bancaires représentant un total de 1 047 060 euros, tous approuvés par Ranarison Tsilavo avant d'être contestés par ce dernier. Ces accusations soulèvent des...