A l’occasion d’une conférence organisée par la 14e promotion du Centre des études diplomatiques et stratégiques, lundi dernier à Ankorondrano, le directeur des Etudes du ministre de la Justice, Roland Rakotovao Razafindrabe, a été parmi les intervenants. Ce haut responsable a exposé l’implication de la justice dans la sécurité alimentaire. « Il n’y aura pas de sécurité alimentaire sans une justice forte », a-t-il souligné.
Mais comment obtenir une justice forte quand le système judiciaire malgache est la cible de toutes les critiques, s’est-il interrogé ?
En effet, même en tant que directeur au sein du ministère de la Justice, Roland Rakotovao Razafindrabe a reconnu que l’image de la justice est ternie par différents facteurs dont la corruption et la lenteur dans le traitement des dossiers des justiciables.
« Les magistrats ont certes leur part de responsabilité étant donné que malgré le serment prêté au moment de leur prise de fonction, certaines brebis galeuses ont fait le choix de l’argent facile », a-t-il reconnu.
De ce fait, la population a perdu sa confiance envers la justice malgache, selon l’exposant, ce qui expliquerait le phénomène grandissant de la vindicte populaire actuelle.
Une responsabilité de tous
Cet auditeur de cette 14e promotion a également jeté les responsabilités aux politiciens qui, selon lui, « ne se privent pas d’intimider les magistrats en les menaçant d’affectation au fin fond de la brousse ». Sans parler de la relation qui est loin d’être au beau fixe avec les forces de l’ordre ainsi que le manque de moyen pour le fonctionnement de la Justice. En effet, selon lui, 1,7% du budget de l’Etat seulement est consacré à ce ministère.
« Une enveloppe qui ne permet même plus le remboursement des frais d’affection des magistrats, ce qui les poussent parfois à faire appel à des opérations privés pour les aider à rejoindre leur poste, avec les conséquences que peuvent avoir ces « services » sur leur impartialité », a-t-il révélé durant cette intervention.
Comme solution, ce magistrat suggère alors que toute forme d’intervention et de pression cesse, et d’accorder à la justice malgache son indépendance afin qu’elle puisse travailler en toute quiétude. Il appelle également la contribution de tous les citoyens et les sensibilise à veiller à ce que la justice assure correctement son rôle.
Nadia