Incroyable ! Même sur son lit de mort, Marcel Monloup ne pense qu’à ça: expulser Lola Rasoamaharo de son terrain à Tanjombato et démolir « La Gazette ». On vient d’être notifié de la décision de la Cour d’appel d’Antananarivo qui se plie à l’exigence du vieux colon.
Cette décision qui vient en appel de celle du 23 juillet 2013, ordonne l’expulsion de notre président du terrain qu’il avait acheté en bonne et due forme un quart de siècle auparavant auprès du même Marcel Monloup, et lui somme d’enlever toutes les constructions avec en prime le paiement de 500 millions de dommages et intérêts. Prière d’arrêter vos conneries !
Ce terrain d’environ 6 000 m2, situé dans la zone Forello Tanjombato a été vendu en 1989 par M. Monloup à M. Rasoamaharo. Plus tard, M. Monloup réclame au nom de l’ASALF l’annulation de la vente en invoquant le non-respect d’un soi-disant cahier de charges. L’ASALF n’est autre que l’association des propriétaires de terrain, achetés dans la zone Forello, créée par Marcel Monloup lui-même. Dans ce pseudo-cahier de charges, l’ASALF exige l’annulation de la vente sur tout terrain non aménagé (par les bons soins de l’entreprise Monloup dont les services ne sont pas gratuits, bien au contraire) au bout d’un certain temps.
L’association n’existe plus depuis, mais c’est à travers elle que M. Monloup réclame l’annulation de la vente pour que le terrain lui revienne. Depuis le début des années 2 000 commence alors une véritable saga judiciaire dans laquelle des juges se mettent littéralement à la solde de M. Monloup dont les litiges fonciers dans cette partie sud de la ville se ramassent à la pelle sans que ce monsieur n’ait jamais été condamné. Pas une seule fois.
Des fonctionnaires et même de hauts responsables du service des domaines se font aussi complices de ce gargantua. En 2005, Lola Rasoamaharo remet le titre foncier sur le terrain de Tanjombato au service des domaines pour enlever la pré-notation d’une hypothèque bancaire. En deux temps trois mouvements, pendant un week-end plus précisément, le titre a été changé au nom de Marcel Monloup et le livre foncier régularisé avec. Avec ce vrai faux titre, le terrain appartient donc à Marcel Monloup.
Une plainte pour corruption a été alors déposée au Bianco, mais elle a disparu. La seconde plainte ne fut jugée au tribunal qu’en janvier 2011. En fait, la justice a fait la jonction entre la plainte de Marcel Monloup pour occupation illégale de terrain et celle de Lola Rasoamaharo pour corruption. La justice a donné raison à Lola Rasoamaharo sur toute la ligne. Marcel Monloup et le conservateur ont été condamnés.
Quelle fut donc la surprise, un véritable choc quand en 2013, un courrier émanant du greffier en chef informe une décision de justice sur un procès dont lui-même n’a été aucunement informée. Evidemment, il se fait condamner par ce procès fantôme dont la décision est en totale contradiction de celle rendue par la même justice en 2011 condamnant M. Monloup et le conservateur. Visiblement, la Cour d’appel n’a pas non plus tenu compte de la condamnation de 2011, mais curieusement, semble vouloir donner à moitié raison à Lola Rasoamaharo en enlevant les 500 millions de dommages et intérêts.
On ne sait si ces juges font partie de ceux qui ne blairent pas « La Gazette » pour son refus systématique de la compromission, mais par leur décision, ils ne se font que complices des tentatives incessantes de la part de certains politiques et de M.Monloup de démolir le journal dont l’imprimerie en est le socle avec la rédaction.
« Le colon réclame la démolition de « La Gazette », avions-nous titré le 31 janvier 2014. Et nous le reprenons volontiers pour faire remarquer la détermination de Marcel Monloup qui est aujourd’hui à La Réunion à attendre la fin de ses jours. L’appétit colonial n’est pour autant pas tari. Son fils lui succède.
La Rédaction