Réuni en assemblée générale extraordinaire, le syndicat des magistrats de Madagascar exige le remplacement de la ministre de la Justice par un magistrat plus jeune. Ils attendent les mesures prises par l’Exécutif.
Les jeunes magistrats doivent se préparer. Le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) a tenu une assemblée générale extraordinaire dans les locaux de la Cour suprême à Anosy.
Ainsi, le SMM réclame un magistrat en exercice au poste du ministre de la Justice. « Nous souhaitons que la personne désignée au poste de ministre de la Justice se soucie des intérêts des magistrats. D’une manière générale, les personnes à la veille de la retraite ne pensent plus aux intérêts communs. L’actuelle ministre de la Justice partira à la retraite le 15 mars », souligne Josiane Ralaivaoarisoa, vice-présidente du SMM lors de la conférence de presse.
Ainsi, le divorce semble être consommé entre les syndicalistes et la ministre de la Justice. Toutefois, le SMM affirme qu’il ne vise personne. « Nous parlons des principes généraux. Nous donnons des critères et il n’y a pas de rancune. Toutefois, tous les ministres qui se sont succédé n’ont pas considéré notre demande », poursuit la vice-présidente du SMM.
Exigences
Ils proposent ainsi le profil de celui ou celle qui occupera le poste ministériel. « Il nous faut quelqu’un qui connaît bien les rouages de la Justice, doté du sens de l’écoute et qui comprend le quotidien des magistrats », continue Josiane Ralaivaoarisoa.
Pourtant, lors de la prise de fonction de la ministre de la Justice Alexandrine Elise Rasolo, Fanirisoa Ernaivo, présidente du SMM a été plutôt optimiste à la sortie de sa première rencontre. « Elle connaît très bien les difficultés et les problématiques des magistrats », a-t-elle déclaré le 30 août. Des accords même auraient été trouvés, car le ministère de la Justice s’est engagé à enclencher les réformes et à sortir les circulaires relatives aux revendications du SMM.
Neuf dizaines de magistrats ont assisté à l’assemblée générale extraordinaire d’hier, qui a été retransmis par téléconférence pour les magistrats dans les régions leur permettant de suivre en direct les exposés et les débats. Durant quatre heures, les syndicalistes ont discuté de la nécessité de régulariser le paiement des indemnités, du limogeage du Procureur général de la Cour Suprême (PGCS) ainsi que des péripéties de l’arrestation d’un juge d’instruction dans l’affaire Houcine Arfa.
D’ailleurs, le SMM réclame l’égalité de traitement vis-à-vis des magistrats. Ainsi, ils réclament que toutes les personnes citées dans l’affaire Houcine Arfa soient enquêtées. « La ministre et le procureur ne sont pas habilités à ouvrir une enquête, car elles sont concernées par cette affaire », résume Fanirisoa Ernaivo. Le syndicat des magistrats exige également la séparation du pouvoir entre l’Exécutif et le pouvoir judiciaire. « Le fait que le décret de nomination des magistrats relève de l’Exécutif est déjà une illustration. Actuellement, ils persistent et signent sur leur pouvoir de limoger un chef de juridiction. Cela veut dire que la Justice n’est plus indépendante », continue la présidente du SMM.
En attendant l’assemblée générale qui se tiendra le 14 mars, les magistrats suivent les réactions de l’Exécutif.
Andry Rialintsalama
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