A travers un communiqué de presse paru le 14 mars 2018, le gouvernement a manifesté sa volonté de soutenir la Ministre de la Justice malgache Elise Alexandrine Rasolo dans sa plainte contre Houcine Arfa. Pour cette Ministre, elle porte plainte contre Houcine Arfa pour diffamation en niant n’avoir reçu un quelconque somme de la part du fugitif pour rendre possible son évasion de la Maison carcérale de Tsiafahy. Quant au gouvernement, ce soutien à la plainte de la Ministre est un mode d’expression de sa solidarité envers l’une des leurs. Concrètement, les dirigeants du pouvoir considèrent les accusations d’Houcine Arfa comme un acte de déstabilisation des Institutions, notamment de « l’indépendance de la Justice », selon ce communiqué. Ensuite, le gouvernement parle d’une entraide juridique déjà en cours entre Madagascar et la France pour arrêter Houcine Arfa. En tout cas, cette affirmation est loin de démontrer la réalité puisque jusqu’ici le fugitif erre librement en France.
Pour cette fois-ci la Ministre de la Justice est allée loin dans l’affaire Houcine pour se défendre. Si elle a l’habitude d’organiser des conférences de presse pour apporter de l’éclairage sur les affaires Houcine Arfa, elle a déposée désormais une plainte auprès de la justice parisienne contre Houcine Arfa dont le motif tourne autour de la diffamation. En tout cas, il s’agit d’une contre-attaque car le 07 février dernier, le fugitif a déjà porté plainte devant le Tribunal de Grande instance de Paris à l’encontre de plusieurs personnalités dont la Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Elise Rasolo Alexandrine.
Pour rappel, Houcine Arfa est un expert français d’origine algérienne recruté spécialement par la Présidence pour former les neuf cent hommes de garde présidentielle en vue de l’accueil du dernier sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Madagascar. En très peu de temps, ce français est devenu un proche du Président et en est même « conseiller spécial », selon toujours l’intéressé. Soudainement, il a été arrêté en juin 2017 avec, au dos, des dossiers de tentative de kidnapping, d’extorsion de fonds. Il est également poursuivi pour association à des réseaux de malfaiteurs. Incarcéré pendant cinq mois à la maison de force de Tsiafahy dans des conditions « inhumaines », il a pu s’en sortir et rejoindre dans un bref délai l’hexagone en versant des sommes d’argent à ses proches collaborateurs dont, parait-il, la Ministre de la Justice. [Pour cette dernière la somme se chiffre à 70 000 €.
Arrivé à Paris, le fugitif a pu s’exprimer librement et malgré le soi-disant mandat d’arrêt international déposé par les autorités Malgaches, Houcine Arfa n’a jamais été l’objet d’une quelconque arrestation. Techniquement, la plainte déposée par Houcine Arfa le 07 février à l’endroit de certaines personnalités dont la Ministre de la Justice, pourrait probablement ne pas aboutir en raison de l’ « incompétence territoriale ». Il aurait dû la déposer auprès du Tribunal du lieu où les faits se sont produits, soit à Antananarivo. En ce qui concerne la plainte émanant de la Ministre de la justice, elle a reçu le soutien du gouvernement car le communiqué indique que c’est ce dernier qui s’assure des « frais et honoraires y afférents ». De toutes les façons, malgré l’entraide juridique que le Ministère de la Justice prétend bénéficier actuellement, la France semble indifférente dans cette affaire. Non seulement elle ne s’était jamais exprimée sur cette affaire, mais aussi le fugitif circule librement en France.