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Houcine Arfa – les versions contradictoires maintenues – la vérité du 23 mai 2018

Qui a peur de qui ? Qui se méfie d’untel ? Ou bien qui cherche à enfoncer qui ? C’est ainsi qu’on peut résumer le procès marathon d’hier, la énième du genre, sur l’affaire concernant l’évasion du formateur  franco-algérien Houcine Arfa au Tribunal d’Anosy. Comme lors des précédentes audiences, les 7 accusés ont rejeté l’accusation de complicité pour évasion de l’étranger. Au bout de 7 tours d’horloge de débats vertigineux tant les versions des incriminés étaient contradictoires, le verdict sur ce procès totalement refait à la demande du ministère vers début mai dernier ne sera donc connu que le 29 mai prochain. De plus, la nouvelle présidente de la Cour qui a mené les débats, a rejeté les demandes de liberté provisoire formulées par les avocats, comme les fois précédentes d’ailleurs.

Comme les fois précédentes donc, les débats, qui n’ont débuté qu’au cours de l’après-midi pour se prolonger jusque très tard dans la soirée, étaient marqués par trop de contradictions. A entendre chaque accusé, on est tenté de croire à une part de vérité. Mais rapidement, ils se laissent trop souvent piéger par leurs propres arguments de défense. Même les propos de deux membres du personnel soignant de la prison d’Antanimora impliqués, à savoir le médecin et l’infirmier major, semblaient loin de tenir la route lorsque le juge les questionna tour à tour à propos de leur responsabilité à propos de l’ordre médical autorisant la sortie de prison, puis le transfert d’Houcine Arfa d’un centre de soins à l’autre pour son soi-disant contrôle médical.

Idem pour les agents pénitentiaires, qui ont affirmé avoir été victimes des agissements des ravisseurs de l’étranger à Ambandrianomby. De son côté, le chauffeur de taxi ne cessait également de se contredire en affirmant avoir vu  l’enlèvement d’Houcine avant de se rétracter.

On ne se retrouve pas non plus lorsque que le chef de la prison d’Antanimora, qui n’est pourtant pas impliqué dans l’affaire, a annoncé initialement qu’il n’était pas au courant de l’évasion. Or, le juge l’a confondu en révélant ses propos avec un autre responsable du centre de détention d’Antanimora, disant qu’il a bel et bien interrogé son collègue si Houcine est déjà arrivé au point convenu pour son départ ou non. Le greffier en cause cherchait à se blanchir avec cette question de chèvre pour justifier ses nombreux appels téléphoniques.

Mais revenons sur ces questions de vice de procédure maintes fois évoquées. Hier encore, un autre problème était apparu et la tenue de l’audience a failli  être compromise ; le juge a besoin de l’ordre d’extraction cellulaire d’un prévenu incarcéré à Miarinarivo. « Ces gens sont tellement pitoyables. Nous autres avocats, nous avons envisagé de plaider pour une audience spéciale face à cette  situation. Mais nous avons jugé que les prévenus et leurs familles souffrent trop de cette longue attente sans fin. Nous avons donc demandé au juge de plaider l’audience ce jour », explique Me Willy Razafinjatovo, alias Olala.

Franck Roland

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