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Procès affaire Houcine Arfa – Les têtes des commanditaires réclamées – Hebdo Madagascar matin du 25 mai 2018

L’annonce du verdict pour le 29 mai prochain à propos du procès marathon du 22 mai dernier sur l’évasion, mais également de la complicité d’évasion d’Houcine Arfa, ce mercenaire à la solde de la Présidence HVM, actuellement en cavale en France, ne cesse de nourrir le suspense total. Comme les fois précédentes, les 7 accusés dont 4 membres du personnel de l’administration pénitentiaire, ces boucs émissaires, dit-on, ont nié jusqu’au bout l’accusation, et ce, malgré leurs propres contradictions et notamment l’acharnement du juge pour tenter de les confondre avec des détails parfois pertinents …

Pendant tout cela, personne n’a osé dénoncer ouvertement les commanditaires de la fuite du franco-algérien de la prison d’Antanimora, même si dans l’assistance, l’on murmure sans cesse des noms, des titres, de hautes personnalités, notamment ! Bien entendu, ces derniers ne seront-ils plus jamais inquiétés ?

La date du 29 mai prochain nous réservera-t-il bien des surprises ? Nul ne le saura vraiment ! Ce qui est pourtant sûr, c’est que l’on ressent, à travers ces valses hésitations de la Justice pour trancher définitivement sur le sort des 7 incriminés. une certaine crainte de tomber dans le ridicule et qui va par la suite soulever des vagues pour une opinion ayant déjà pas mal de griefs envers les dirigeants du pays. Bien que certains d’entre eux se soient trempés jusqu’à la moelle dans l’affaire Houcine, la volonté chez « leurs amis » afin de les blanchir à tout prix aux yeux du monde, entrave le travail et l’indépendance de la Justice. Au moins, cela explique cette pression de toute sorte poussant la Justice, par ministère public interposé, à se retrancher voire s’attarder sur ces questions de vices de forme supposées, la conduisant à reporter plusieurs fois de suite la proclamation du verdict alors qu’Houcine, l’accusé principal, lui, doit se trouver confortablement au chaud dans appartement quelque part en France.

Mais revenons à nos moutons. Le procès du 22 mai dernier a quand même permis d’enfoncer quelques clous malgré les propos souvent contradictoires entendus à la barre. Point par point, la présidente de la Cour, récemment désignée pour assumer le dossier, a su lever un coin de voile à propos du déroulement de la sortie d’Houcine de la prison d’Antanimora, sinon des parts de responsabilité de chacun concernant l’ordre médical en vue d’un contrôle de santé dans au moins trois hôpitaux de la Capitale. Ce document a donc vu départager les rôles ou autres responsabilités au niveau du personnel soignant, aussi bien que ceux de l’administration pénitentiaire. Cependant, la vraie question n’a jamais pu être éludée. Le médecin chef et l’infirmier major ont failli plusieurs fois se laisser prendre dans leurs versions. Mais c’était plutôt du côté d’un responsable du centre de détention d’Antanimora que l’ambiguité de la situation, n’a cessé d’être étalée au grand jour. Précisons toutefois que le chef d’établissement n’était appelé à la barre qu’en tant que simple témoin ! Mais son témoignage a révélé des choses.

La présidente de la Cour n’a pas minimisé non plus certains points évoqués ultérieurement pour mettre particulièrement l’accent sur le soi-disant enlèvement d’Houcine, une fois qu’il a pu mettre les pieds hors de « Maputo », le secteur réservé aux prisonniers politiques de la maison centrale et ou « ils » l’ont transféré avant qu’Houcine n’ait pu prendre définitivement le large, et cela grâce à de la complicité, bien sûr. Mais par qui ? Rien dans les propos du chauffeur du taxi, encore moins dans ceux des deux agents d’escorte, n’ont permis de vérifier que l’enlèvement avait bien lieu ou non. La longueur d’onde était loin d’être au diapason entre les trois accusés. Tous semblent s’emberlificoter de   plus en plus dans leurs explications. La balle est dans le camp du juge car il faut être vraiment courageux pour décréter sa sentence le 29 mai prochain.

FR

 


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