Après deux reports, le verdict est enfin tombé pour l’affaire d’évasion d’Houcine Arfa. «Le tribunal a condamné, hier, l’évadé de la prison d’Antanimora de deux ans d’emprisonnement ferme», a fait savoir Pierrot Razafindramanana, le président du Syndicat du personnel de l’administration pénitentiaire de Madagascar (SPAPM). Il suit de près cette affaire car trois membres de son syndicat y ont été également impliqués.
«Les deux agents de l’administration pénitentiaire qui l’ont escorté lors de son évasion à Antanimora sont condamnés à sept mois de prison ferme. Tandis que le médecin de la prison qui l’a pris en charge écope d’un an d’emprisonnement. Seul le chauffeur de taxi qui les a conduits a été relâché», a expliqué le président du SPAPM. Le quatrième agent de l’administration pénitentiaire a par contre bénéficié d’un an de prison avec sursis. Insatisfait de ces verdicts, l’avocat de ces agents, maître Willy Razafinjatovo, compte toutefois faire un appel.
NOUVELLE CONDAMNATION
Cette affaire d’évasion de ce ressortissant français impliquant des agents de l’administration pénitentiaire et d’un magistrat a fait des vagues depuis quelques semaines. Le SPAPM a en effet crié au scandale face au traitement de deux poids et deux mesures entre le magistrat et ses membres. Le premier aurait bénéficié d’un traitement de faveur selon le SPAPM. Une situation qui a motivé une succession de grève des agents de l’administration pénitentiaire.
Par ailleurs, Houcine Arfa doit ainsi répondre de ses actes. à part cette nouvelle condamnation, il écope déjà de trois ans de prison ferme, et 10 millions d’ariary de dommages et intérêts. C’est le verdict du tribunal, le mois dernier, sur l’affaire l’impliquant dans une tentative de kidnapping et d’extorsion de fonds. Dans cette affaire, Houcine Arfa était aussi poursuivi pour usurpation de fonction, détention d’arme et de munitions et association de malfaiteurs.
Rappelons qu’après son évasion en France, au mois de décembre, la justice française a déjà lancé un avis de recherche à son encontre. Mais l’attente semble assez longue, même si les autorités ont déjà annoncé une coopération entre la justice malagasy et française dans cette affaire.
PRISCA RANJALAHY