Le lancement officiel des assises nationales pour l’indépendance de la justice et l’état de droit prévues se tenir pour trois jours s’est déroulé ce mercredi 8 février à la Cour suprême à Anosy, en présence du Premier ministre Omer Beriziky et du ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa. Il s’agit de journées de réflexions initiées par le syndicat des magistrats (SMM) réunissant le corps des magistrats, ceux des auxiliaires de la justice mais aussi de la société civile. Ainsi dans son intervention lors de cette cérémonie inaugurale, Marius Arnaud Auguste, président du SMM, a reconnu que comme tout autre corps de la fonction publique, certains magistrats abusent de leurs pouvoirs et certains sont exposés à la corruption, fragilisant par leurs comportements tout le système judiciaire malgache. Il a promis que le corps des magistrats à travers le SMM va entreprendre un assainissement interne afin de sanctionner tous les magistrats corrompus ou qui continuent de perpétuer les mauvaises pratiques. Il a déclaré qu’à l’issue de ces travaux de réflexions, des résolutions seront prises et elles seront appliquées. Dès lors, il appelle les justiciables et les membres du SMM à dénoncer les maux rencontrés dans la justice ; le président du SMM est même allé plus loin en mettant en garde tous les magistrats car le SMM lui aussi va livrer au public, les noms des magistrats qui perdurent dans les pratiques malveillantes.
À l’égard des membres de l’Exécutif et du Législatif, le SMM est ferme et intransigeant : les magistrats ne se laisseront plus instrumentaliser. Le syndicat s’attend à un vrai changement de comportements de la part des autorités. Constatant les carences des organes de contrôle, le SMM réclame la mise en place d’organes qui règlementent le corps des magistrats, mais aussi la mise en place de la Haute cour de justice pour garantir l’indépendance de la justice et la crédibilité des décisions des magistrats dans les affaires impliquant les hautes personnalités de l’État, une juridiction qui n’a jamais existé à Madagascar. C’est aussi à l’issue de ces trois journées que le SMM décidera du sort de la grève qui pénalise les citoyens et usagers de la justice.