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Evasion d’Houcine ARFA – Un médecin et des agents pénitentiaires ont payé – Madagascar Matin du 8 juin 2018

Après une semaine de suspense total dû à l’attente, le public a eu finalement son compte avec le verdict du Tribunal, qui lui était tombé comme un couperet, le 29 mai dernier au Tribunal d’Anosy. Dans ce brûlant dossier Houcine Arfa, ce mercenaire qui était au service de la Présidence malagasy et « qu’ils » ont fait fuir de prison pour que le condamné puisse regagner La France, « ils » ont finalement trouvé les gibiers en la personne d’un médecin de prison et de deux agents pénitentiaires…

Un coup de massue sur l’assistance à la salle 2 du Tribunal d’Anosy, mardi matin dernier. C’est ce qu’on peut qualifier de verdict « quasi historique » de la Justice concernant l’affaire d’évasion du baroudeur sans lendemain, à savoir le Franco-Algérien Houcine Arfa, actuellement en cavale dorée dans un pays d’adoption qu’est la France.

Contre toute attente, c’est le médecin chef Alain Patrick R. du centre de détention principal à Antanimora qui a écopé d’une peine d’emprisonnement d’un an ferme pour « complicité d’évasion ».

Rappelons que la Justice l’a considéré comme la pièce centrale du puzzle de l’échappée du mercenaire  à propos du flou sur s signature apposée sur l’ordre médical. Mais il s’agit d’une décision de la Justice, donc irrévocable ! Toutefois, malgré la conscience du juge, plusieurs autres suspects impliqués plus ou moins directement concernant la délivrance de ce document, n’ont donc pas été finalement inquiétés.

Donc, une décision irrévocable et indiscutable ? Et pourtant, ses avocats, lors des débats à l’audience ultérieure, ont particulièrement insisté que le médecin en question n’a atterri au service auquel il s’est fait piéger qu’à peine deux jours après une passation avec un collègue, affecté dans un autre département.

Même réaction dubitative chez les avocats des deux agents pénitentiaires, qui ont escorté l’insaisissable étranger lorsque le juge leur a frappé d’une peine de 7 mois de réclusion ferme. Une décision qui a toutefois déclenché l’ire des avocats, en particulier Me Willy Razafinjatovo, alias Olala « je trouve ça aberrant ! Comme je l’avais dit auparavant, ils étaient à la recherche de boucs-émissaires et semblent les trouver à travers ces malheureux.

Dans tout cela, nous allons devoir interjeter appel car c’est trop injuste ! » ; Enrage-t-il comme lors du procès précédent. Mais les coups n’en finissent pas de pleuvoir avec cette condamnation du syndicaliste au niveau de l’administration pénitentiaire, le charismatique Realy Diderot à une peine d’emprisonnement avec sursis.

Du coup, ce même syndicat s’insurge : « Certes, telle a été la décision de la Justice et elle l’assume en son âme et conscience ! N’empêche, nous allons faire appel », déclare en substance un autre leader du syndicat des agents pénitentiaires.

Mais Houcine Arfa lui-même constitue l’envers du décor avec sa condamnation à deux ans de prison ferme, une peine assortie d’un mandat d’arrêt. Autant dire, une pure comédie à entendre dire les syndicalistes et les avocats du barreau. « Il faut bien rire ! Les Justices malagasy et française ont beau consolider leur lien et leur coopération sans que le fugitif n’ait jamais été pris », déclare un syndicaliste. Cette histoire a même fait la risée des avocats. C’est le cas de Me Olala qui la trouve plutôt bizarre. « Nul n’a jamais pu vérifier qu’Houcine Arfa a fui le pays en pirogue. De toute façon, cette hypothèse ne peut même pas être vérifiée », argumente-t-il.

Franck R.

 


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