Visiblement, le nouveau Premier ministre, Christian Ntsay, est aussi le jouet des uns et des autres, et admet dans son gouvernement des personnages mal famés. Et cela, sans crainte du « qu’en dira-t-on » ni surtout des rumeurs qui entachent déjà la réputation de son équipe. Citons en premier lieu, le nouveau ministre de la Communication Riana Andriamandavy VII qui a défendu avec la dernière énergie sa belle-soeur Claudine Razaimamonjy, lors de l’arrestation de celle-ci en 2016. Pour intimider d’ailleurs le Bianco, il a entraîné des « troupes de choc » devant le siège de l’institution à Ambohibao et a bombardé avec des pierres le portail et la façade de cette institution.
Convoqué à la Gendarmerie pour enquête, l’homme a fait l’objet d’une IST (Interdiction de Sortie du Territoire) émise le 8 mai 2017 et dont l’existence a été confirmée par Jacques Randrianasolo, procureur général près la Cour d’appel d’Antananarivo. Les investigations n’ont abouti à rien, peut-être en raison de la qualité de parlementaire du prévenu, peut-être aussi en raison des liens étroits que ce sénateur HVM entretient avec les hautes sphères.
Mentionnons aussi le cas de Andry Herizo Rakotozafy, nommé récemment directeur de cabinet par Christian Ntsay. En 2009, dès la première année de présence de sa mère Christine Razanamahasoa à la tête du ministère de la Justice, ce garçon comptait parmi les admis à l’Ecole Nationale de la Magistrature. Ce qui a provoqué des suspicions tenaces de népotisme et de favoritisme familial. Réponse de la ministre de la Justice Christine Razanamahasoa aux journalistes qui l’ont interrogée sur le sujet : « Il y avait 9 000 candidats pour les 30 places d’élèves-magistrats mis en jeu. Il est tout à fait naturel que les 8 970 recalés récriminent et fassent courir tous les bruits sur le concours… ».
En fait, comme il y avait risque de conflits d’intérêt, Christine Razanamahasoa aurait dû exclure son fils de la liste des candidats au concours. Elle n’a pas eu la correction de le faire. En tout cas, la dame a été citée dans diverses affaires lors de sa présence à la tête du ministère. On s’est donc étonné de la voir conduire sur la Place du 13 mai un mouvement qui milite contre la corruption. Récemment, des magistrats (notamment le syndicat de ce corps) se sont opposés à son retour au poste de ministre de la Justice. Le troc auquel elle se serait livrée récemment : son entrée dans le nouveau gouvernement un peu trop Hvm et son soutien au nouveau Premier ministre contre la nomination de son fils comme directeur de cabinet de Christian Ntsay.
A. R.