Madagascar, Amnesty International a constaté des personnes incarcérées en attente de jugement dans les conditions de détention effroyables, sombres et sales ce qui met sérieusement en péril le bien-être physique et mental des détenus.

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Amnesty International a visité neuf établissements pénitentiaires de Madagascar où des personnes sont incarcérées en attente de jugement ; elle a constaté que les conditions de détention y étaient effroyables. Sombres et sales, la plupart des cellules sont extrêmement surpeuplées et manquent d’air et de lumière, ce qui met sérieusement en péril le bien-être physique et mental des détenus.

Les détenus en attente de jugement n’étaient séparés des condamnés dans aucun des établissements pénitentiaires visités et trois d’entre eux ne séparaient même pas les adultes des enfants.

L’organisation a également recensé de mauvaises conditions sanitaires, une absence de soins de santé, une insuffisance de nourriture et un accès limité aux familles.

La majorité des détenus en attente de procès sont des hommes, mais certaines conditions de détention affectent les femmes et les enfants de manière disproportionnée. Les femmes enceintes ou accompagnées de bébés, par exemple, ne peuvent recevoir les soins de santé dont elles ont besoin ; les enfants n’ont accès à aucune offre éducative ou de formation, en dépit du droit national et international.

Un homme poursuivi pour vol de bétail et maintenu en détention en attente de jugement depuis trois ans et demi a déclaré à Amnesty International :

« Nous sommes 42 à dormir dans la même cellule, mais il n’y a pas de place pour dormir. Je dors par terre. Beaucoup de gens tombent malades. Certains toussent, certains tremblent, certains attrapent très froid. Et les gens se battent pour la nourriture, car il n’y en a pas assez […] Je veux vraiment passer en jugement, car je souffre beaucoup ici. »

Incarcéré depuis plus d’un an en attendant d’être jugé pour enlèvement et association de malfaiteurs, un autre a expliqué : « On ne dort qu’une à deux heures par nuit, c’est terrible […] En novembre et en décembre, c’est étouffant, il n’y a pas d’air. Une fois, je me suis même effondré et ils ont dû me faire sortir. »

Dans tous les établissements pénitentiaires visités par Amnesty International, l’effectif des détenus dépassait largement la capacité officielle.

À la prison de Manakara, par exemple, environ 700 personnes étaient maintenues en détention en septembre 2018, alors que la capacité officielle est de 121 détenus.

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