Un « Antsakabary bis » n’est pas à écarter. A défaut d’une meilleure prise de responsabilité par le ministère concerné, le pire est à craindre.
Encore une fois, la vindicte populaire a pris le dessus. A Fénérive-Est, dans la localité d’Ambodihazinina, trois inspecteurs de police économique en mission commandée ont été sauvagement tués par une foule en furie. Les faits : ils étaient dépêchés sur les lieux par le service de la police économique de Toamasina pour lancer une enquête spéciale sur un opérateur dans la filière vanille. Mercredi dernier, en tenue civile, ces policiers se sont rendus chez l’individu, objet de leur enquête. Les choses ont tourné au vinaigre lorsqu’une folle rumeur a vite fait le tour du quartier. L’opérateur en question aurait appelé au secours puisqu’il se disait être victime d’attaque à main armée. Une autre version des faits, les policiers n’auraient pas avec eux un ordre de mission légal. Dans les deux cas, la foule s’est vite précipitée pour appréhender les trois inspecteurs de police. A ce moment, les coups pleuvaient. Des individus ont commencé à les tabasser et les éléments de police n’ont pas pu riposter face à leur supériorité numérique. Ils avaient essayé de faire entendre raison à la foule en colère et d’expliquer qu’ils étaient en service commandé. En vain. Les gens ont fait fi des explications et ont poursuivi leurs actes de barbarie, sabres et autres armes tranchantes à la main. On imagine les derniers instants qu’ont vécus les inspecteurs de police. Les photos prises par des amateurs parlent de la violence infligées à ces trois hommes. Pour l’instant, le ministère de la Sécurité publique ne s’est pas exprimé sur cette affaire. Les observateurs, quant à eux, craignent un « Antsakabary bis » après ce lynchage à Fénérive-Est. Pour un petit rappel, cette affaire qui a beaucoup fait parler d’elle, concerne une vindicte populaire entrainant la mort des deux policiers en mission. La riposte ne s’est pas fait attendre : incendie du village tout entier avec des victimes. Une intervention sinon une médiation rapide du ministère concerné est attendue dans les plus brefs délais pour limiter les dégâts qui pourraient coûter cher, très cher, notamment en matière de Droits de l’Homme.
D.R