Le verdict est tombé hier et est amplement félicité par les acteurs dans la lutte contre le trafic des espèces protégées. Les trois trafiquants ont été condamnés à 6 ans de prison ferme et 100 millions d’ariary d’amende, sans oublier les 30 millions d’ariary à titre de dommages et intérêts au ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts. La sentence est accueillie comme étant une « victoire pour la Nature, les tortues radiées et le système judiciaire malgache »
En fait, c’est la condamnation la plus lourde jamais enregistrée dans le pays en matière de trafic d’espèces protégées. Dans un communiqué, le WWF, Durrell Wildlife Conservation Trust et Turtle Survival Alliance n’ont pas pu s’empêcher d’applaudir le jugement du tribunal de première instance de Toliara. Le courage, la détermination et l’engagement des acteurs dans la lutte contre le trafic des ressources naturelles dans cette affaire « marque une étape cruciale dans la lutte contre les trafics », assure le WWF.
Le 9 avril 2018, la police a saisi plus de 10 000 tortues radiées à Betsinjaka Tuléar. C’est sans doute la plus grosse saisie jamais réalisée et elle a suscité la curiosité non seulement de la presse locale, mais également celle à l’étranger. Utilisée en médecine chinoise et commercialisée en tant qu’animaux domestiques, la population de tortues radiées est estimée à 3 millions si la réserve est évaluée à 12 millions dans les années 1990. Cette espèce est donc en danger critique d’extinction.
Toutefois, on doute fort que le cerveau de l’opération fasse partie de ces trois individus jugés au tribunal correctionnel de Toliara ce 25 octobre 2018. Car à titre informatif, il s’agit du propriétaire de la maison où ont été parquées les « marchandises » et de deux autres hommes pris en train d’enterrer les tortues décédées, sûrement des agents sur terrain. Or, une saisie d’une telle importance implique sûrement un réseau bien organisé.
Annie N.