Les conditions carcérales à Madagascar sont encore loin de respecter les droits de l’Homme. A part la surpopulation carcérale qui continue de marquer les prisons malgaches, les conditions de vie des détenus sont aussi des plus médiocres. C’est à peine si les prisonniers mangent un bol de manioc par jour. Pourtant, presque toutes les catégories de personnes sont détenues dans ces établissements carcéraux. Des mineurs, des vieillards, des femmes enceintes et même des détenus malades à qui on a refusé le droit de se soigner à l’extérieur. Mais, le plus désolant, c’est que de plus en plus d’innocents se retrouvent aussi en prison avec la tendance à l’application du « mandat de dépôt systématique ». Autant de situations qui font que les prisons malgaches peuvent aussi constituer un véritable frein à la réconciliation sociale, notamment au détriment des classes sociales défavorisées. En effet, le taux élevé de corruption dans le monde judiciaire malgache fait que ceux qui ont les moyens s’en sortent toujours si les pauvres sont très souvent livrés à leur propre sort. Une situation qui fait qu’au lieu de rétablir la justice, les prisons à Madagascar tendent à devenir une institution à la merci de ceux qui ont les moyens et le pouvoir. D’un autre côté, nombreux sont les anciens détenus qui sont victimes d’une exclusion sociale une fois libérés. Un comportement de la société qui porte également atteinte au « Fampihavanana ». Ainsi, le CFM (Conseil du Fampihavanana Malagasy) se lance actuellement dans la réconciliation sociale et économique et une action a été entreprise en ce sens à Antanimora la semaine dernière. Selon leur explication, la réconciliation politique a toujours pris la première place auparavant sans trop se soucier du véritable quotidien de la population.
M.R