L’ancien Premier ministre et non moins ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Olivier Solonandrasana Mahafaly, a été entendu auprès du Bureau indépendant national de lutte anti-corruption (Bianco) hier matin. C’était dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds publics à travers des subventions exceptionnelles de cinq communes dans le district d’Antsiranana II. Une affaire qui remonte à 2017 où les plaintes y afférentes ont été reçues auprès du Bianco.
Cette affaire concerne des subventions d’un montant total d’environ un milliard d’ariary. Les cinq communes concernées sont, Anketrakabe, Ambolombozobe, Andrafiabe, Antsalaka et Mahavaninina. Le montant devait servir à la construction des infrastructures dans ces endroits. Le marché a été attribué à une société d’une femme épouse d’une haute personnalité de la primature. Malheureusement, il n’y aurait pas eu d’appels d’offres pour l’attribution de ce marché. D’autant plus qu’aucun des travaux prévus n’ont pas été livrés jusqu’ici.
A l’époque où il dirigeait le gouvernement, Olivier Solondrasana Mahafaly avait déjà promis d’apporter des preuves confirmant son innocence dans cette affaire, parce qu’il s’agit d’une affaire déjà révélé par la presse courant de l’année 2018. Mais elle a évolué et le voilà alors faire l’objet d’une audition auprès du Bianco à Ambohibao alors que sept autres personnes dont les 5 maires, la propriétaire de l’entreprise et son époux ont été présentés devant la barre du Pôle anti-corruption, une juridiction spéciale consacrée à la lutte contre la corruption.
Si les 5 élus ont pu retrouver la liberté après l’audition du tribunal, les deux autres personnes ont été jetées en prison en attendant leur sort. Ils sont accusés de détournements de deniers publics, en plus de favoritisme, cadeaux illicites, faux et usage de faux en écriture publique.
L’ancien locataire de Mahazoarivo n’est pas en effet à sa première affaire de malversation relative à l’attribution de subventions spéciales pour certaines communes. Son nom a déjà été cité dans l’affaire d’Ambohimahamasina ayant conduit à l’incarcération de la femme d’affaires, Claudine Razaimamonjy, ancienne bras droite de l’ancien président Hery Rajaonarimampianina. Mais en tant que Premier ministre, donc chef d’institution de la République, c’est surtout la Haute cour de la Justice (HCJ) qui devrait le juger.