Madagascar est encore loin du compte en termes de lutte contre la corruption d’autant plus qu’elle tend à devenir une pratique coutumière dans tous les secteurs d’activités : justice, sécurité, foncier… En février, on a eu droit à une décision gouvernementale pour la suspension de polices routières dont la raison est de mettre fin aux actes de corruption dont le racket qui fait jaser les automobilistes. Une décision qui n’a pas enchanté les syndicats au sein de la police nationale pensant que le fait de racketter est légitime. Et oui, dans la Grande Ile on commence à légitimer la corruption ce qui est assez honteux. On s’étonne que le pays traîne question développement, et ce malgré le fait que l’île est dotée de richesses naturelles considérables. Il faut dire que le poids de la corruption pèse lourd sur tous les plans bloquant l’indépendance financière du pays. Madagascar n’arrivera à progresser sur le plan économique que s’il renforce la lutte contre la corruption. Pourtant, on a pu constater par les faits que les actions entreprises sont loin d’enchanter tout le monde vu que les corrompus ne manquent pas dans la Grande Ile. Environ 10% des Produits Intérieurs Bruts (PIB) de Madagascar avec quelques milliards à la clé sont déviés dans la corruption dont les trafics illicites en tout genre qui y font rage. Le régime essaie tant bien que mal de lancer une campagne de tolérance zéro vis-à-vis de la corruption. Quelques actions ont été enregistrées dont l’arrestation musclée d’Eddy Maminirina et Mbola Rajaonah, mais n’empêche que l’on constate l’application de deux poids deux mesures dans les actions entreprises vu que ce sont les camps adverses qui sont passés au peigne fin en vue de la lutte contre la corruption, probablement pour affirmer qu’ils ont actuellement le plein pouvoir et qu’ils ne plaisantent pas. Alors qu’au sein de leur troupeau se cachent des loups affamés qui n’attendent que le bon moment pour passer à l’action.
Jean Riana