Prison de haute sécurité – Vers la réouverture de Nosy-Lava – Les nouvelles du 26 mars 2019

Détention préventive à Madagascar, jusqu'à 27 ansPrison de haute sécurité - Vers la réouverture de Nosy-Lava - Les nouvelles du 26 mars 2019

Conformément au projet du président de la République (PRM), Andry Rajoelina, d’ériger une prison de haute sécurité pour les prisonniers considérés comme de grands criminels à l’image des kidnappeurs, le Ministère de la justice envisage la réouverture de la maison de sécurité de Nosy Lava, une île située au nord-ouest de Madagascar au large de la ville d’Analalava.

 

«Etre envoyés à la prison de Nosy Lava a été jadis le cauchemar de tous les détenus. La réouverture de cette prison figure ainsi dans nos programmes», a fait savoir vendredi dernier le ministre de la Justice, Jacques Randrianasolo, en marge de la sortie de la 11e promotion «Raitra» de l’Ecole d’administration pénitentiaire d’Antetezambaro, à Toamasina.

 

Toutefois, il précise que d’autres endroits font aussi l’objet d’une étude pour la mise en place d’une nouvelle prison de haute sécurité.

 

Fermé définitivement en 2000 suite aux investigations menées par un journaliste malgache, Rivoherizo Andriakoto sur l’existence de prisonniers de l’autorité coloniale française qui y croupissaient encore, le bagne d’Analalava pourrait reprendre du service en tant que prison de haute sécurité.

 

Comme la surpopulation carcérale est une réalité à Madagascar et que les actes criminels (kidnapping, meurtre, braquage de banque…) ne cessent de prendre l’ampleur aussi bien dans les milieux ruraux qu’urbains, Analalava figure parmi les options les plus crédibles sur long terme pour accueillir les grands criminels.

 

En semi-liberté

 

La maison de force de Nosy Lava a été créée durant l’époque coloniale, plus précisément en 1911. Dans les années 90, le ravitaillement des détenus ayant coûté cher à l’administration pénitentiaire, le chef d’établissement de l’époque avait décidé de libérer les prisonniers pendant la journée, sauf les criminels jugés dangereux, afin qu’ils puissent trouver eux-mêmes de quoi se nourrir.

 

«Cette semi-liberté avait permis à ces derniers de se mêler à la population locale et de faciliter ainsi leur réinsertion sociale», a témoigné un responsable de l’administration pénitentiaire, actuellement en retraite. Puis durant la deuxième République, le Président Didier Ratsiraka a gracié la plupart d’entre eux, ce qui a également conduit à la fermeture de la prison. Cependant, bon nombre d’entre eux ont choisi de rester sur l’ile en y fondant une famille.

 

Actuellement, Nosy Lava est peuplée par des pêcheurs qui vivent uniquement des ressources marines, de petit élevage et de travaux artisanaux.

 

Sera R.

Check out our other content

Check out other tags:

Most Popular Articles