Justice à deux vitesses à Madagascar avec cette affaire des deux candidats parlementaires qui font campagne en prison – Lagazette DGI du 8 mai 2019

Annick Rosa RAKOTOARILALAINAJustice à deux vitesses à Madagascar avec cette affaire des deux candidats parlementaires qui font campagne en prison - Lagazette DGI du 8 mai 2019

Et si le prévenu était élu, que dirait la Justice ? Au moins deux candidats parmi les 803 sont, en effet, incarcérés en prison à la suite d’inculpation décriée. Le premier est Jean Yves Tetely, ancien directeur de cabinet du ministre des Transports et de la Météorologie. Le second est Hasimpirenena Rasolomampionona qui était DG des services fonciers. Tous les deux ont servi durant le régime HVM et taxés de faire partie du parti présidentiel alors.

D’après leurs proches, ces deux personnes étaient pourtant des techniciens. D’ailleurs, le DG des services fonciers était retenu par Christine Razanamahasoa à son poste lors de la constitution du gouvernement d’union nationale. Hasimpara Rasolommampionona s’était d’ailleurs présenté sous les couleurs IRD de Andry Rajoelina. Ce dernier devrait pourtant savoir le passé du candidat pour qu’il l’accepte de faire partie de son équipe de candidats. Soit, la justice était trop excessive soit M. Rajoelina était mal informé. De même, Jean Yves Tetely pourrait être victime également d’une justice excessive ou de combine organisée par des adversaires.

En tout cas, l’opinion sinon l’électorat ne peut juger sur des affaires supposées perpétrées par ces candidats. Par contre, que se passe-t-il s’ils se font élire. Leur candidature a été en effet maintenue et leurs proches ont entamé aussi leur campagne électorale, leur incarcération jugée abusive étant considérée comme un avantage pour eux. Si c’était le cas, les juges seraient obligés de les libérer qu’il soit coupable ou non car ce serait l’expression de la vraie justice populaire même si un scrutin n’a rien à voir avec une audience judiciaire.

Cette situation met la justice malgache dans une situation inédite et embarrassante. Elle trahit d’abord l’engouement des juges à mettre en prison. Et quand on sait que dans l’affaire du DG des services foinciers, on ne condamne la justice à double vitesse, l’ancien ministre Reboza qui a signé la vente de la villa Elisabeth, propriété de l’Etat, circule librement car il n’est justiciable que devant la Haute Cour de Justice et les subalternes à qui on a donné l’ordre d’exécuter la vente sont déjà condamnés par les juges d’instruction. Quant à Jean Yves Tetely, il est incarcéré à cause de l’accusation d’un témoin qui aurait déclaré qu’il a été forcé par les gendarmes de faire cette déclaration.

Seule une victoire aux législatives pourraient donc les libérer de la prison. Drôle de justice qui nous gratifie d’autres cas aussi scandaleux. Le sénateur Andriamandavy VII n’est pas et se fait même nommer ministre après avoir saccagé le portail du Bianco lors de l’affaire Claudine Razaimamonjy. Le flagrant délit était beaucoup plus visible que le détournement du sénateur Berthin Randrianiaina mais ce dernier est à Antanimora sans que le bureau du Sénat ait été consulté ni réagi.   Et apparemment, le président Rivo Rakotovao ne veut pas bouger parce que le sieur Berthin,un fervent militant HVM, serait en train de retourner sa casaque pour rejoindre Andry Rajoelina. Drôle de justice !

Sa


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