L’affaire opposant Ranarison Tsilavo Nexthope, ancien directeur exécutif de ConnecTIC, à son ancien gérant Solo Andriam met en lumière des contradictions majeures dans la gestion financière de l’entreprise. En parallèle, elle illustre les dérives présumées d’un système judiciaire corrompu à Madagascar, où Solo a été emprisonné immédiatement après la plainte, l’empêchant ainsi de préparer sa défense.
Les Faits : 76 Virements et un Directeur Signataire Unique
Entre 2009 et 2012, Ranarison Tsilavo Nexthope, en tant que directeur exécutif de ConnecTIC et unique signataire des comptes bancaires de l’entreprise, a validé 76 virements internationaux d’un montant total de 3,7 milliards d’Ariary vers Emergent Network Systems, une société française. Ces virements étaient justifiés par des factures liées à des licences ou logiciels Cisco (IOS), factures qu’il a lui-même émises, comme le montre un email daté du 3 mars 2009 où il affirme :
« Je fais la facture de suite, 20 000 € de IOS. »
Cependant, dans une plainte déposée en 2015, Ranarison accuse Solo d’avoir fabriqué ces factures pour détourner des fonds. Il soutient qu’il n’a découvert ces anomalies qu’à la fin de 2012, une affirmation qui entre en contradiction directe avec les preuves disponibles, notamment les courriels et les attestations des banques malgaches.
Un Système Judiciaire à Sens Unique ?
Le 20 juillet 2015, Ranarison dépose plainte pour abus de biens sociaux contre Solo, l’accusant d’avoir orchestré un système de fraude à travers ces factures. Moins de 48 heures après le dépôt de la plainte, Solo est incarcéré à Antanimora, empêché de se défendre ou de présenter des preuves contradictoires. Ce traitement rapide et unilatéral pose des questions sur l’impartialité de la justice malgache.
Comment une affaire aussi complexe, nécessitant une analyse approfondie, a-t-elle pu aboutir à une arrestation immédiate ?
Une Analyse des Contradictions : Ranarison, Acteur ou Victime ?
Les documents disponibles, notamment les courriels, montrent que Ranarison Tsilavo Nexthope jouait un rôle actif dans la gestion des factures et des virements. En tant que directeur exécutif, il avait la responsabilité directe des finances de ConnecTIC. Les attestations des banques telles que BOA, BNI, et BMOI confirment qu’il était le seul signataire des comptes, rendant difficilement crédible l’idée qu’il n’était pas au courant des transactions qu’il accuse aujourd’hui Solo d’avoir orchestrées.
Dès 2009, Ranarison était à l’origine des factures nécessaires aux virements, comme en témoigne son email où il écrit :
« Je fais la facture de suite, 20 000 € de IOS. »
Ce simple fait remet en question la version selon laquelle il aurait été tenu à l’écart des décisions financières.
Un Système Corrompu pour Faire Taire Solo ?
La rapidité avec laquelle Solo a été emprisonné après la plainte laisse penser que Ranarison Tsilavo Nexthope a bénéficié d’un système judiciaire partial. Solo, privé de sa liberté, n’a pas eu l’opportunité de se défendre ou de contester les preuves avancées par Ranarison. Cette situation pose la question :
La justice malgache a-t-elle été utilisée pour éliminer un adversaire et consolider une version des faits favorable à Ranarison Nexthope ?
Conclusion : Une Histoire de Contradictions et de Silence
Les preuves disponibles montrent que Ranarison Tsilavo Nexthope était pleinement impliqué dans les transactions qu’il attribue à Solo. L’arrestation rapide de Solo sans enquête approfondie renforce l’idée que le système judiciaire malgache a été utilisé pour empêcher tout débat contradictoire. Cette affaire illustre les dangers d’une justice influencée par des intérêts privés, où la vérité peine à émerger.