Une vingtaine de dossiers criminels sont en attente de procès auprès du Pôle anti-corruption (Pac) d’Antananarivo mis en place en juin 2018. En sus, une nouvelle stratégie sera mise en œuvre prochainement, pour améliorer le volet «lutte contre la corruption».
Vingt-cinq. C’est le nombre des dossiers en instance au sein du Pac Antananarivo en ce moment. «Nous recensons actuellement 25 dossiers criminels liés à la corruption mais nous attendons la mise en place de la Cour criminelle ordinaire», a indiqué un haut responsable auprès du Pac, lors d’un entretien jeudi dernier.
Cette cour s’ajoutera à celles déjà en place, à savoir le Tribunal de Première instance (TPI) et la Cour d’appel. L’objectif étant d’optimiser la lutte contre la corruption. A ce propos, une politique pénale sera d’ailleurs étudiée prochainement.
Ainsi, parmi les dossiers en cours figurent ceux de Claudine Razaimamonjy, de Mbola Rajaonah et celui concernant l’Ecole nationale de la magistrature et des greffes (ENMG). Mais, il semble que l’affaire Claudine Razaimamonjy renferme plusieurs autres dossiers, mais jusqu’ici, seule une partie a pu être bouclée. Le tout attendra la mise en place de la juridiction du second degré et le décret de nomination des assesseurs.
Traitement en cours
A signaler que l’ancienne conseillère de l’ex-président est accusée de détournements de deniers publics. L’affaire étant un peu plus complexe étant donné qu’elle a des antécédents judiciaires au sein de plusieurs ministères.
Concernant l’opérateur économique, Mbola Rajaonah, deux dossiers ont déjà été traités par le Pac mais de nouvelles enquêtes viennent de débuter relatives à d’autres dossiers. L’affaire ENMG n’est pas en reste car plusieurs affaires devraient également être traitées. Selon les informations du Pac, un dossier est déjà bouclé mais devra attendre par souci d’organisation.
Dans tous les cas, le Pac a opté comme devise l’accélération des procédures judiciaires et entend mettre en place un standard de service. D’ailleurs, une procédure de consultance a déjà été effectuée sur le sujet. Preuve que le régime prend à cœur la lutte contre la corruption.
Le Garde des Sceaux, Jacques Randrianasolo, en marge d’une cérémonie de prestation de serment à Anosy, a rappelé hier que «la lutte contre la corruption figurait parmi les priorités des priorités et qu’il n’y aurait pas d’état d’âme, ni impunité, pour chaque catégorie de personne».
Ces derniers temps, en effet, les enquêtes des divers organismes non gouvernementaux, comme celles d’Afro-baromètre et d’Amnesty International, pointent du doigt le rôle de la justice dans l’exacerbation de la corruption. Un phénomène auquel le régime entend bien remédier, à travers le Pôle anti-corruption. Comme l’a d’ailleurs rappelé le ministre de la Justice, «La corruption est un frein au développement (…)».J.P/T.N