Un chef de poste ainsi qu’un gendarme de première classe ont été jetés en prison. Ils sont respectivement incriminés pour torture ainsi qu’enlèvement de mineure et viol.
Coup de balai au sein de la gendarmerie nationale. Deux gendarmes en ont eu pour leur grade avant-hier à Maintirano. Traduits devant le parquet, un gendarme principal de première classe, chef du poste avancé de la gendarmerie nationale dans la commune rurale de Bemarivo, ainsi qu’un gendarme de première classe, en service à celui de Beravina, ont été envoyés dare-dare sous les verrous au terme de leur instruction.
Le parquet a statué sur leur sort avant-hier, après qu’ils ont fait l’objet d’arrestations, puis placés en garde à vue à Maintirano sous la diligence du groupement de la gendarmerie nationale de la région Melaky. Le nettoyage de corps qui bat actuellement son plein est par ailleurs une initiative du gouvernement, appliquée dans les grandes formations et les démembrements territoriaux sous la houlette du secrétariat d’État en charge de la gendarmerie nationale par le truchement du commandement. Des ordres de poursuites ont déjà été signés par le secrétaire d’État depuis l’effectivité de l’assainissement.
Affaire étouffée
Le chef du poste avancé de la gendarmerie à Bemarivo a répondu d’actes de torture et maltraitance sur une personne gardée à vue. Une femme, retenue pour interrogatoire dans la caserne dont il était en charge a porté plainte pour coups et blessures volontaires pendant les enquêtes préliminaires. Les faits remontent au mois de janvier. Alors que l’affaire semblait avoir été laissée dans les oubliettes au fur et à mesure que des semaines d’attentisme se sont écoulées, elle a connu un rebondissement lorsque les ayant voix au chapitre au sein de la gendarmerie se sont f1xés comme mot d’ordre la lutte contre l’impunité. Le commandement a, de ce fait, donné du fil à retordre au présumé tortionnaire en arrachant au forceps les aveux lorsque la plaignante n’a pas cédé d’un iota.
Alors que l’étau s’est resserré autour du gradé, le gendarme de première classe en poste à Beravina s’est attiré les foudres de ses supérieurs hiérarchiques, en enlevant de force foyer de ses parents impuissants, une mineure de quinze ans, pour ensuite abuser d’elle. Le commandement souligne que le gendarme était sous l’emprise de l’alcool.
Dans l’espoir que la famille de la fillette violée passe l’éponge sur le cauchemar vécu par leur enfant, le gendarme a tenté une conciliation, mais une grande colère collective a saisi l’opinion, a tué dans l’œuf sa tentative. La réclusion criminelle le guettait alors lorsque les parents de l’adolescente ont saisi la justice. À côté, le rouleau compresseur de l’assainissement au sein de la gendarmerie ne concède rien, du moins pour le moment.
Seth Andriamarohasina