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Arrestation sans mandat judiciaire de Mbola Rajaonah – Expressmada du 14 février 2019

Le transitaire Mbola Rajaonah a été appréhendé, hier, à Antsahabe. La question sur le motif de l’arrestation et l’entité ayant délivrée l’ordre de poursuite est, pour l’heure, sans réponse.

Rocambolesque. Pour la seconde fois en deux jours, Antananarivo est le théâtre d’une arrestation digne des films d’action. La scène s’est déroulée à Antsahabe, sur le parking d’un supermarché du coin, vers 16 heures. Il s’agissait de l’arrestation de Mbola Rajaonah, homme d’affaire et proche de l’ancien couple présidentiel.
« Des hommes cagoulés et armés sont sortis d’un véhicule gris et ont demandé à mon client de sortir de la voiture. Craignant qu’il ne s’agisse d’une tentative de kidnapping, il a refusé de sortir. Les hommes lui ont, ensuite, indiqué qu’ils étaient de la police. Mon client leur a donc, demandé des pièces prouvant qu’ils sont bien de la police, sans quoi, il ne sortirait pas de sa voiture. Ils ont alors brisé la vitre de la voiture pour pouvoir l’appréhender », narre maître Eric Rafidison, avocat de l’homme d’affaires.
L’homme d’affaires a tout de suite été conduit dans les locaux de la brigade criminelle (BC), à Anosy, où il est en garde-à-vue. Toujours selon son avocat, il a fait l’objet d’une fouille au corps à son arrivée. Le véhicule à bord duquel il a été arrêté et sa sacoche auraient, également, été fouillés. « Ils n’ont rien trouvé d’illicite », affirme maître Rafidison.
Face à la presse, à sa sortie du bureau de la BC, hier, l’avocat a dénoncé « un abus de pouvoir », au motif que l’arrestation, la fouille et la garde-à-vue de son client auraient été faites sans que la police n’ait présenté de document judiciaire. « J’ai demandé à la police de me présenter l’acte motivant l’arrestation et les fouilles. On m’a juste répondu qu’il s’agissait de l’exécution d’un ordre venant d’en haut. (…) Trois heures après l’opération, nous ne connaissons pas encore le motif de l’opération », déclare maître Rafidison.

Ordre d’arrestation

L’avocat invoque le droit constitutionnel à la défense et soutient que les dispositions légales imposent que le motif d’une convocation ou d’une arrestation soit signifié à la personne mise en cause. Devant la presse, toujours, il a martelé l’illégalité de la procédure. Certaines voix indiquent, toutefois, que « l’ordre d’arrestation », aurait émané d’une autorité judiciaire. Le parquet du Tribunal de première instance d’Antanarivo (TPI), indique, pourtant, qu’il n’a émis aucun mandat d’arrêt contre l’homme d’affaires.
Mbola Rajaonah est mis en cause dans une enquête menée par le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), depuis plusieurs mois. Des perquisitions ont déjà été faites par le Bianco à son domicile, à Ambohimahitsy, et son bureau, à Antsahabe, dans le cadre de cette enquête. Il s’agit d’une affaire concernant des malversations douanières. « Fausse déclaration en douane », serait la charge retenue contre l’homme d’affaires et qui aurait conduit à son arrestation, hier.
Le Bianco, cependant, affirme que « de prime abord, cette arrestation ne concerne pas le dossier que nous avons traité. Il a déjà été transmis au Pôle anti-corruption (PAC). Si cette arrestation concerne cette affaire, le PAC nous en aurait avisé », indique une source auprès du Bureau d’Ambohibao. Elle ajoute qu’« en principe », pour les affaires qui le concernent, tous les actes de police judiciaire, comme l’arrestation et la garde-à-vue sont du ressort du Bianco.
Des indiscrétions orientent vers le Pôle anti-corruption. Contacté, le parquet du PAC d’Antananarivo indique juste qu’il prendra en main le dossier, aujourd’hui. « Il s’agit de plusieurs affaires et non pas juste celle transmise par le Bianco », réplique la source contactée. Elle ne donne, toutefois, pas plus de précision sur l’entité qui a délivré le mandat d’arrêt exécuté, hier, ni les charges qui seraient retenues contre l’homme d’affaires.
En attendant, certains courants relient l’arrestation d’hier, avec l’affaire du navire Flying, intercepté au large d’Antalaha, en décembre, pour tentative d’exportation de bois rose. Pour ce genre de dossier, il y a, pourtant, la Chaîne spéciale de lutte contre le trafic de bois de rose et de bois d’ébène. C’est cette dernière qui a émis le mandat d’arrêt contre Eddy Maminirina, appréhendé par la police, à Ivandry, mardi.
Garry Fabrice Ranaivoson.

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