L’Unité d’Intervention Rapide de la police a abattu deux hommes à Ambatomaro hier. Des témoins oculaires dénoncent une exécution quasi à bout portant.
Double exécution sommaire à Ambatomaro. Hier aux alentours de midi et demi, deux individus ont été abattus par l’Unité d’Intervention Rapide (UIR), auprès du commissariat central de la police à Antananarivo. Deux de leurs compagnons ont pour leur part échappé à la mort. Ils ont réussi à s’évanouir dans la nature en courant comme des dératés lorsque les balles ont sifflé aux oreilles.
«Les quatre individus ont pris place dans un restaurant. Alors qu’ils étaient installés, une escouade policière, constituée de quatre éléments en tenue civile et armés, les ont accostés. Sans crier gare, l’un des policiers a saisi par le cou l’un des individus encore assis, pour le plaquer à terre et l’abattre de deux balles. À côté, son compagnon terrifié a tenté de se lever, mais il a été aussitôt tué à son tour. Sur ces entrefaites, les deux derniers suspects ont sauté sur l’occasion pour prendre la fuite. Les policiers les ont laissés se faire la malle sans qu’ils n’ouvrent le feu », indique un riverain, témoin oculaire de cette double exécution extra-judiciaire.
La version n’est pas en revanche corroborée par la police. Dans un point de situation diffusée à la presse hier après-midi, le service communication et des relations avec les institutions auprès du ministère de la Sécurité publique, a indiqué que les suspects ont été tenus à l’œil depuis une semaine.
Version contradictoire
Informée que la bande allait frapper hier aux abords d’Ambohipo, la police a monté un dispositif pour prendre à contre-pied l’acte de banditisme dont elle a été mise au parfum. Les éléments d’intervention ont opéré sur la base de renseignements d’après les informations communiquées. La version policière révèle que les quatre individus se seraient aperçus qu’ils ont été pris en filature. Emportés par la panique, ils auraient pris la fuite en prenant les jambes à leur cou. Les deux camps se seraient alors engagés dans un marathon depuis Ambohipo, en passant par Ambolokandrina, puis à Antsobolo Ambatomaro, où les suspects auraient ouvert le feu sur les policiers lancés à leurs trousses. La police souligne que les quatre fuyards auraient été en possession de sabres et de pistolet, mais aucune des armes en question n’a été en revanche retrouvée sur les deux hommes abattus. Les dépouilles ont été transportées à la morgue de l’hôpital d’Ampefiloha.