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A Madagascar, Le Code Pénal est fait pour les chiens en matière de rétablissement de l’ordre public – La gazette DGI du 26 mars 2019

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Ces derniers temps, au sein de la population civile, comme actuellement au niveau des  grands responsables des forces  de l’ordre, la Loi du  Talion semble avoir été privilégiée pour les règlements (au pluriel) des problèmes de société d’ordre litigieux. Il y a quelques années  encore et même de nos jours, la colère était devenue le moteur régulateur dans la violence des mésententes entre les habitants d’une même localité. A une certaine époque, la populace osait même s’en prendre à des fonctionnaires civils et militaires. Et parfois aussi à  des juges. A Ambovombe, une fois, il  était même question de punir un procureur sous prétexte que ce dernier n’avait pas bien  agi dans le cadre d’une procédure concernant un homme tué par des malfaiteurs notoires. Les  exemples sont tellement nombreux qu’on perd son temps à les  énumérer tous. Depuis que l’actuel Premier Ministre Christian Ntsay s’est mis en  tête de donner l’exemple en matière de lutte contre l’insécurité  en dirigeant des patrouilles de nuit en pleine capitale, les choses ont changé. On voit maintenant des militaires armés faire des rondes dans les quartiers de la capitale comme si on était sous la loi martiale…Personne ne peut douter de l’efficacité dissuasive de mesures pareilles. Mais… On  a la nette impression que quelque part ordre a été donné de ne pas faire de  quartier. D’un peu partout dans les campagnes où règne le banditisme rural avec le regain d’activité des dahalos ces véritables terroristes de l’arrière-pays, comme si le « permis de  tuer » était accordé aux éléments des forces  de l’ordre en service commandé jusqu’à l’échelon  Fokontany, les paysans au lieu d’être rassurés sont paniqués devant la répression sanglante à laquelle ils assistent (brutalités physiques et parfois même exécutions sommaires.

Comme si ces hommes  en  treillis avaient été investis pour  faire justice eux-mêmes. Les vœux les plus  sincères de la population  pastorale étaient d’être sous la  protection des hommes en  armes envoyés sur les lieux pour protéger les biens  et les personnes. Mais devant les  horribles spectacles des personnes battues avec violence ou passées par les armes parce qu’elles seraient de criminels connus et dénoncés par la rumeur publique, alors les habitants sont convaincus qu’ils assistent à ce  qu’un magistrat avait classé un jour l’étiquette inattendu  de la part d’un professionnel  du  Droit comme étant une pure «vindicte militaire».Personne à ces ministres et autres hautes autorités de féliciter les bons services faits par des  vaillants et honnêtes serviteurs de la loi en uniformes, qu’ils prennent conscience également que dans un  excès de  zèle ou tout simplement à titre de représailles pour tels ou tels qu’eux seuls sur les théâtres d’opération avaient vécu, les  tentations sont  grandes pour outrepasser les agissements normaux et dans le cadre de la  légalité auxquels ils ont droit (comme la légitime défense proportionnelle à l’attaque…).

Mais en agissant comme si la violence  seule serait la réaction dans le cadre général des opérations de lutte surtout préventive contre l’insécurité, des forces déployées par centaines en  rase  campagne, finissent par donner l’impression qu’au niveau des  dirigeants le dispositif répressif disproportionné et les  réponses tardives à la tête des  décideurs centraux relèvent d’une absence de  savoir-faire. La preuve : la mise à l’écart des personnes  ressources expérimentées et  capables de  faire face à des  situations précises. Dans  quelques districts on fait  état d’un démantèlement systématique des services et équipes ayant fait preuve d’efficacité avéré et constaté avec  des  états de  service louable par leurs chefs hiérarchiques. C’est comme si  à l’échelon  des commandements centraux on  cherche  sans  en avoir l’air à écarter les éléments valables afin de laisser libre cours aux activités mafieuses de  toutes  sortes (vols de bœufs,  trafics de cannabis, produits prohibés et autres activités criminelles). Sur fond de déception, de  désespoir et de colère professionnelle, parmi les militaires dans les casernes, comme chez les gendarmes et les policiers face à la cécité intellectuelle actuelle de leurs chefs, c’est tout juste s’ils ne livrent pas  les  noms de supérieurs et même ces  généraux qui profitent de leur autorité pour prêter main  forte à  des  activités interdites par nos lois. Dans  des  allusions très directes, ces sous-officiers  et  ces  subordonnés laissent  entendre que les vols  de  bœufs et autres activités illicites ne peuvent avoir  lieu sans les  appuis discrets de ces respectables chefs qu’entretiennent l’argent des richissimes hommes d’affaires qui encadrent l’approvisionnement des marchés locaux de la viande et facilitent ou participent à l’exportation des bœufs sur pieds ou déjà usinés vers Moroni, l’île Maurice et même l’Asie. De tout ce  qui précède, il faut bien admettre que de part et d’autre de la barrière aucune forme de légitimation  de la violence avec la recherche de  contact physique par les forces de l’ordre comme l’usage de la cruauté  par ceux d’en face  ne sont pas acceptables. Que faire alors, diront certains responsables soucieux de vouloir jouer les justiciers donneurs d’ordres brassant des crédits budgétaires incontrôlables ? Là et les réponses sont entre les mains des hommes de  troupes coupés de leurs chefs parce qu’on ne leur demande jamais leur avis…C’est le quiproquo institutionnalisé des relations bornées entre chefs et subordonnés. C’est comme si  en matière de  sécurité publique pour le maintien  de l’ordre (MOP) et le rétablissement de l’ordre (ROP) le Code Pénal  est fait pour les   chiens.  Et encore…

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