Inculpés pour complicité dans l’évasion du Français Houcine Arfa, soupçonné d’attentat contre le Président, trois agents pénitentiaires ont été placés à Tsiafahy.
Retour de manivelle. Inculpés pour complicité dans l’évasion rocambolesque du ressortissant français Houcine Arfa dans la nuit de jeudi à vendredi, trois agents pénitentiaires ont été placés en détention préventive à la maison de force de Tsiafahy au terme de leur comparution au parquet avant- hier. Cette triple incarcération intervient 24 heures après la reconstitution des scènes de l’évasion entre Ambohitrarahaba et Ampasampito, sous les indications des prévenus. Lors des enquêtes préliminaires à la brigade criminelle, d’autres personnes ont été entendues mais l’étau judiciaire s’est finalement resserrée autour des trois gardiens de prison d’Antanimora. L’évasion qui leur a coûté la liberté est survenue dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 décembre. Ayant réussi à se glisser à travers les mailles des filets tendus par les autorités malgaches, le fugitif l’a annoncé par truchement médiatique, 72 heures après son arrivée en France. Ayant réussi à rejoindre le littoral Nord-Ouest de Madagascar en véhicule, après s’être fait la malle pour aussitôt sauter à bord d’une embarcation à moteur faisant cap sur le département français d’Outre-Mer de Mayotte, Houcine Arfa a ensuite pris l’avion pour atterrir à Paris lundi, où il s’est confié à un avocat, Me Philippe Gumery, avant qu’il ne s’adresse à la presse.
Mandat international
La déclaration de l’évadé a provoqué un séisme. Les recherches ont été de ce fait étendues et des coopérations sollicitées. Un mandat d’arrêt international est attendu. Des complices potentiels de l’évadé ou des personnes susceptibles de permettre de remonter de fil en aiguille jusqu’à celui-ci ont été soumis au feu roulant des questions.
Âgé de cinquante-quatre ans, Houcine Arfa a été placé sous mandat de dépôt le 22 juin après avoir été pris en possession de matériel de tireur d’élite, dont des accessoires de camouflage ainsi que des armes. Il était également soupçonné de recrutement de mercenaires. Prise au sérieux, la menace potentielle qui planait sur le Président de la République a été du coup contrecarrée avec un dispositif de sécurité inhabituel. Lors du défilé à Mahamasina, l’emplacement du Président et des chefs d’institution a été sécurisé avec des vitres blindées.
Par le passé, Houcine Arfa a travaillé pour le président Hery Rajaonarimampianina en qualité de «conseiller» chargé de la sécurité, selon une révélation du journal en ligne Le Parisien.
Début novembre, il a écopé de trois ans de prison ferme pour usurpation de fonction et extorsion de fonds lorsque le tribunal de première instance d’Antananarivo a rendu son verdict. Transféré à la maison centrale d’Antanimora pour raison de santé après un séjour carcéral parmi les détenus criminels de Tsiafahy, il a réussi à se faire la belle lors d’un transfert à l’hôpital, «avec la complicité du personnel» d’après sa déclaration à l’Agence France Presse (AFP).
Seth Andriamarohasina