« Assez des partages de sièges, non à une nouvelle transition, marre des crises récurrentes et besoin de solution pour un vrai changement » : c’est en quelques mots la déclaration faite par un nouveau groupement constitué d’artistes, de syndicalistes, d’organisations de la société civile et de chefs d’entreprise face à la situation actuelle qui prévaut dans le pays.
Fanirisoa Ernaivo, magistrat, présidente du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), Rabarilala, pilote et membre du syndicat des employés d’Air Madagascar, Mamitiana Razafimandimby, producteur de cinéma et directeur général de Scoop Digital, Francis Razafiarison alias Francis Turbo, artiste, et Ndranto Razakamarina, président du conseil d’administration de l’Alliance Voahary Gasy (AVG), des personnalités bien connues ont rencontré la presse le week-end dernier pour exprimer leur « sentiment » et « position » par rapport à la situation politique actuelle à Madagascar.
Contrairement aux autres entités et groupements qui se sont prononcés en faveur ou contre la chute du régime actuel, condamnant ou non la manifestation sur la place du 13 mai, ils ont lancé un appel à l’endroit des citoyens responsables, à la prise de responsabilité de chaque citoyen pour lutter contre la corruption, un fléau qui engendre l’insécurité et la dilapidation de la richesse nationale et donc à l’origine de la pauvreté à Madagascar. Ouvertement, ils ont déclaré que la population est lasse des politiciens.
« Le patriotisme et les valeurs malgaches sont garants de la paix et du développement », reconnaissent-ils. Rado Rabarilala de lancer qu’il faut profiter de la crise actuelle pour vraiment mettre en place « une base solide » permettant aux futurs dirigeants de bien diriger en toute stabilité le pays et non revenir à une crise politique cyclique. Sans cette base dont les conférenciers se gardent bien de révéler la structure, il n’y aurait pas de stabilité et de développement.
« Nous n’allons pas rester les bras croisés face à la situation actuelle », déclare Fanirisoa Ernaivo, sans entrer toutefois dans le détail du projet de ce groupement de citoyens « responsables ». Francis Turbo de préciser par la suite que leur démarche ne vise pas à obtenir des places au sein du régime ou du prochain régime, mais de vraiment prendre la responsabilité qui correspond à chaque citoyen par rapport à la situation politique dans le pays.
Il reste à savoir les « actions » que ce groupement va mener dans les prochains jours pour mettre en place cette « base solide » de la politique à Madagascar. L’essentiel est que les « citoyens responsables » issus de différents organismes, entrepreneurs, syndicalistes ou encore artistes, se réveillent. Faudrait-il toutefois rappeler que certains d’entre eux avaient déjà été vus sur le Parvis de l’hôtel de ville soutenant les députés de l’opposition ?
Sur le Parvis de l’Hôtel de Ville, certains manifestants commencent à se lasser ; la manifestation commence à tourner au ridicule selon certains, notamment après le passage d’un « cortège funèbre » qui allait enterrer le régime HVM. D’autres dénoncent l’intransigeance des députés de l’opposition et les discours tenus par ces derniers. Cela fait effectivement un mois que le mouvement mené par les 73 députés de l’opposition dure et ne trouve pas d’issue. Les effets de la crise politique sur la vie de la nation et le quotidien des citoyens commencent à se faire ressentir. Le blocage de l’appareil administratif tant recherché par les députés commence à agacer et à peser sur les usagers des services publics.