Le vendredi 9 février 2018, l’affaire Houcine Arfa a donc été présentée devant la cour d’appel à Anosy, Antananarivo, salle 5. Cela fait suite à sa condamnation à 3 ans de prison ferme. Pourquoi cette brusque précipitation de la part du pouvoir Hvm et pourquoi un délai aussi court? En effet, l’affaire a été renvoyée ferme pour le 9 mars 2018, même lieu. Mais voici de quoi patienter, en attendant, pour les uns, de sauter au plafond pour d’autres…
Notre réseau d’informateurs en Europe, plus précisément en France, a, en tout cas bien travaillé. Ainsi, contrairement aux allégations plus que gratuites et à sens unique de certains dirigeants actuels de la république de Madagascar ainsi que de certains médias étrangers et malgaches, le Français Houcine Arfa n’a jamais fait 13 ans de prison dans l’Hexagone, pour «braquage et autres kidnapping». Certes, dans le cadre de son service sous le drapeau, il a subi «une rétention de corps» (prison militaire), c’est-à-dire au sein de l’armée qui n’est pas faite pour les pieds tendres.
Mais la vie sous les armes, c’est une chose et la vie civile une toute autre. Ainsi concernant le citoyen Houcine Arfa, ci-contre la preuve qu’il est «clean» en regard du droit commun et même du droit pénal -donc de la justice française-: le fac-similé de son casier judiciaire, bulletin n°3 en date du 31 juillet 2017. C’est-à-dire au moment où il était incarcéré à la maison de force Tsiafahy, réservé aux grands criminels. L’obtention de ce document émane des fruits d’une approche très… proche de nos correspondants. Il est inscrit sur ce casier judiciaire: «En l’absence de condamnation, devant figurer dans le bulletin n°3, celui-ci ne comporte qu’une barre transversale».
Par ailleurs, Houcine Arfa, depuis son «départ en urgence» de Madagascar, n’a jamais fait l’objet de quelconques recherches de la part des autorités françaises et il est libre de tout mouvement depuis son retour en France. De ce fait, le 7 février 2018, il a décidé de porter plainte contre les personnes citées sur le fac-similé publié ici également. Pour ne pas entraver le cours de l’instruction, les motifs de cette plainte, les «infractions» comme il est écrit, resteront, pour le moment, dans le secret de l’instruction. Ancien militaire cependant, il n’a pas perdu de vue que, parfois, l’attaque est la meilleure des défenses.
En réponse aux personnes qui ont affirmé qu’Houcine Arfa n’était pas un conseiller du président Hery, qu’il était un usurpateur, on se demande alors ce qu’il fait, posant avec le Directeur du Cabinet militaire (DCM) de la Présidence, Andriamaharo Claris Rodolphe, en complet gris et lunettes. A sa gauche, sur la photo, une femme médecin de la présidence, Razafindraibe Ionisoa, dont la famille est très proche de Voahangy Rajaonarimampianina. Pourquoi n’interroge-t-on pas ces personnes-là?
En tout cas, il est certain qu’Houcine Arfa n’en restera pas là. Il s’agit, à présent, pour lui, plus d’une question d’honneur que d’une question de sous, étant donné que tout ce qu’il avait déclaré aux médias français sera publié au fur et à mesure. Les dirigeants malgaches par qui ce scandale est arrivé, doivent, à présent, savoir qu’un lion blessé est extrêmement dangereux. Non pas pour les honnêtes citoyens mais pour eux-mêmes car il est écrit, depuis plus de 2000 ans: malheur à celui par qui le scandale arrive.
Le président Hery Rajaonarimampianina va-t-il encore continuer à se laisser manœuvrer par ces créatures de son entourage qui veulent sa perte totale ou bien va-t-il enfin se réveiller, donner un grand coup de balai dans les palais et sortir par la grande porte de l’Histoire? Il y a, comme qui dirait, anguille sous roche, au sujet de ce comportement d’ours en hibernation de la part du président de la république qui l’a côtoyé de près et qui sait pertinemment qu’Houcine Arfa est bien un «vazaha» qui a travaillé plus que d’autres dans les palais où il n’a tout de même pas atterri en parachute comme l’avait fait Mathias Rust sur la place rouge tout près du Kremlin à Moscou?
Le cinéma fait autour d’Houcine Arfa a-t-il-été organisé à son insu ou a-t-il été lui-même (Hery vaovao) le réalisateur pour mettre en pratique le fait d’accuser son chien qu’on veut abattre d’avoir la rage? En tout cas, comme on dit, la balle est dans son camp. Pas le projectile qui peut tuer autrui, mais le ballon d’un jeu collectif où le fair-play devrait être de rigueur. Enfin, n’en doutons pas, ce sera véritablement une affaire à suivre. Comme, par exemple, savoir qui est le rôle exact du mystérieux Hervé «Rabe»… dont vous pouvez voir et lire la belle carte de visite avec son titre?…
Bonne fin de semaine, ami(e)s lectrices et lecteurs.
Jeannot Ramambazafy