Un juge d’instruction et un chef de service auprès du ministère de la Justice ont été arrêtés suite à une enquête administrative pré-disciplinaire sur l’affaire d’évasion.
Le Syndicat des magistrats de Madagascar ont fermé tous les tribunaux à partir d’hier à midi. L’affaire Houcine Arfa connaît un nouveau rebondissement. Un juge d’instruction, un éducateur spécialisé de l’administration pénitentiaire en service au ministère de la Justice et un chauffeur de taxi ont été emmenés à Ambatolampy pour instruction. Ils sont suspectés d’avoir facilité l’évasion du Franco-algérien Houcine Arfa Yeres. Ces arrestations sont le résultat des enquêtes administratives pré-disciplinaires menées par le Bureau de coordination du contrôle des juridictions et des établissements pénitentiaires (BCCJEP). « Nous prenons nos responsabilités dès que des cas portent atteinte à la Justice et à l’administration pénitentiaire », souligne Solofo Razafindrakoto, directeur de la Promotion de l’intégrité au sein du ministère de la Justice.
Ainsi, le BCCJEP affirme avoir enquêté toutes les personnes citées par Houcine Arfa. « Nous avons entendu la ministre de la Justice et son directeur de Cabinet, la procureure de la République, le doyen des juges d’instruction, les chefs d’établissement pénitentiaires, le directeur général de l’Administration pénitentiaire, les agents d’escorte, les syndicalistes ainsi que plusieurs autres personnes », continue Solofo Razafindrakoto.
Suite à la réquisition auprès d’opérateurs, les limiers de la Direction de la promotion de l’intégrité (DPI) ont relevé les échanges téléphoniques effectuées et reçues par l’un des agents d’escorte qui a accompagné Houcine Arfa lors des contrôles médicaux. Ils ont ainsi découvert que l’agent d’escorte a eu un contact téléphonique fréquent avec le juge d’instruction et l’éducateur spécialisé en service au ministère de la Justice du 25 au 29 décembre.
Le SMM en grève
« Nous avons envoyé les résultats de l’enquête au Parquet. En tant que fonctionnaire, le juge d’instruction est poursuivi pour violation du code de déontologie. L’éducateur spécialisé quant à lui est coupable de violations du code de conduite », explique Miadantsoa Ramalanjaona, Coordinatrice générale du contrôle des juridictions et des établissements pénitentiaires.
Suite à l’arrestation du juge d’instruction, le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) a réagi. Dans sa page facebook, l’on a pu lire que « Tous les tribunaux à travers Madagascar ferment leurs portes ce vendredi 2 mars. Il s’agit, selon les explications, d’un acte de solidarité envers un juge d’instruction qui vient d’être arrêté, avec quatre autres personnes, dans le cadre de l’affaire Houcine Arfa ».
Aux dernières nouvelles, le juge d’instruction a obtenu une liberté provisoire. L’éducateur spécialisé de l’administration pénitentiaire a été placé sous mandat de dépôt.
Andry Rialintsalama
http://bit.ly/2oGVkCn