Comme nous l’avons annoncé et prévu hier, à partir de certaines indiscrétions émanant des coulisses du pouvoir, depuis la Primature jusqu’aux départements ministériels, le coup d’envoi a été donné pour monter qu’en-haut on bouge dans le sens des objectifs présidentiels. Comme pour « faire taire l’opinion et redorer » l’image du régime qui s’installe laborieusement avec une visible lenteur toute l’équipe gouvernementale s’efforce de donner l’impression de s’agiter comme pour «faire croire que le gouvernement travaille pour le peuple et s’attèle en vue du développement». Les opérations démarrent à grand effort médiatisation et s’efforcent de convaincre le public qu’on se réveille enfin de cette torpeur engourdissante qu’avait provoqué les effervescences de l’installation dans chaque département et les premiers signes de fatigue après les dures premières nuits d’insomnie de l’élaboration des organigrammes scrutés à la loupe par qui de droit. Quand un Premier ministre prend la peine de patrouiller nuitamment avec les forces de l’ordre au grand dam des noctambules, des boîtes de nuits) et que dans les rangs des policiers et des gendarmes on s’étonne de certaines dispositions organisationnelles dans l’exercice quotidienne de leur service, personne n’est dupe…L’objectif visé est uniquement de convaincre la population que l’ordre règne et que désormais il en sera ainsi…
Dans la foulée, à partir de quelques arrestations spectaculaires et la menace d’une liste noire qui fait trembler un certain milieu proche de l’enrichissement illicite sous protection de personnalités au bras long, la lutte contre la corruption servira d’épouvantail très efficace dans l’esprit de quelques nouveaux riches qui seraient tentés les souteneurs d’un embryon d’opposition en gestation en vue des prochaines élections législatives. Eternelle épée de Damoclès la chasse aux corrompus avait traversé des décades pour aboutir à un arsenal de textes de lois truffés de toutes les contradictions possibles. Les magistrats nommés et déjà en fonction au sein de la Haute Cour de Justice eux-mêmes ne cachent plus leur inquiétude et leur impuissance devant l’arrogance des présumés suspects. Depuis belle lurette les délinquants figurant dans des listes que les autorités centrales gardent sous les coudes auraient dû traîner devant les juges et comparaître devant une juridiction compétente avant Eddy Maminirina jeté en pâture à l’opinion pour occuper les esprits. Or jusqu’à ce jour où vous tenez ce journal sous les yeux les grands voleurs et parrains notoires de tous les trafics imaginables bénéficient toujours d’une impunité complice et ont traversé sans encombre la détermination avouée de tous les régimes en faisant un pied de nez et un bras d’honneur insultant à tous ceux qui ont voulu jouer aux justiciers et aux délateurs.
A cause des réels talents des jurislateurs très habiles dans l’art de semer les contradictions et le flou bloquant dans la panoplie législatif, les favoris de l’argent sale, des biens mal acquis sont pratiquement à l’abri de toutes poursuites. Leitmotiv et mimétisme opportunistes obséquieux aidant «la lutte contre la corruption » est sut toutes les lèvres d’abord pour faire plaisir au nouveau président de la République et pour se donner des airs de «personnalités pures et dures». Avec des accents de l’apostolat de la « tolérance zéro » tous les discoureurs et blablateurs du régime semblent être sujets d’une cécité morale qui ne les permet guère de réaliser que pour faire preuve de bonne foi, il faut commencer par le commencement et montrer des exemples propres à convaincre la population. A titre d’exemple Christina Ntsay se doit d’exploiter d’abord cette liste Omer Bereziky qui a fait tant de bruit à l’époque pour arriver de fil en aiguille à ces dossiers pourris et bine fournis que le Samfin avait confié à Christine Razanamahasoa en tant ministre de la Justice(démarche restée sans suite), mais suivi d’effets pervers et douteux. Réalités inacceptables qui a permis à l’avocat Me Willy Razafinjatovo alias OLALA de décortiquer certaines pratiques condamnables qui consiste perdre quelques centaines de millions d’Ariary pour influencer des juges de quelques juridictions quitte à bénéficier d’une fortune amputée du prix du silence et de la connivence. Cette forme de corruption active aidée de celle passive génère des monnaies courantes et trébuchantes. Ainsi on ferme les yeux sur les procédures impliquant des affairistes ayant acquis actuelle le titre et le statut impressionnant d’opérateurs économiques. Spécialistes du «blanchiment en bande organisée et fraudes fiscales vers les comptes offshores mauriciennes et comptes bancaires exotiques, notamment monégasques» ne sont guère des inconnus pour le Premier ministre Christian Ntsay qui, malheureusement avec un retard certain (voulu aussi peut-être ?) avait dénoncé ouvertement les maux qu’infligent cette voyoucratie au budget de l’Etat au niveau de Jirama par la fourniture d’électricité à partir des facturations faramineuses exorbitantes et scandaleuses et de location des groupes qui ne sont même pas opérationnel. Si réellement les responsables gouvernementaux ne sont pas eux aussi complices pour tromper Andry Rajoelina, il faut commencer par mettre sous les verrous les truands de cette voyoucratie qui, de tous temps avaient pillé l’argent de l’Etat pour mettre ensuite leurs butins bien au chaud à l’étranger. Ne pas oublier aussi ce grand voleur qui en 2002 avait affirmé «qu’un pays se gère comme une entreprise, Marc Ravalomanana transforme progressivement le gouvernement malgache en une extension de son groupe agroalimentaire Tiko devenu tentaculaire (surnommé par la suite l’« État-Tiko (…) En novembre 2008, l’affaire Daewoo éclate dans le journal américain Financial Times, qui révèle la cession pour 99 ans de 1,3 millions d’hectares de terres malgaches à la société sud-coréenne Daewoo.» Pour vous faciliter la tâche, il suffit de demander au général Richard Ravalomanana de sortir un mandat d’arrêt en bonne et du forme dont il a été destinataire à l’époque. Et justice sera faite ! Sinon, arrêtez vos salades car le public ne sera jamais convaincu et croira que vous avez peur de la bande à Fatsouraly & Co.