Après les quelques révélations en malgache de Rinah Rakotomanga hier, il semble de plus en plus certain que les acteurs tournant autour de cette affaire Houcine Arfa se sont tellement fait des croche-pieds les uns les autre qu’il fallait bien trouver des boucs émissaires. Je parle au pluriel et non au singulier. De tous les noms qu’elle a cités dans son «droit de réponse» -mais est-elle impliquée directement dans cette affaire, pour s’être arrogée ce droit ?- il y a ceux de deux victimes qui sont devenus le centre d’une affaire qui n’a même pas sa raison d’être. Sauf pour éloigner tout le monde de la vérité. Et celle-ci n’est pas très jolie.
Après la présentation que j’ai faite de Vonjy Todisoa Randriamaromanana (ICI), vous comprendrez que c’est un jeune homme qui est victime de trop d’étalages «techniques». Malheureusement, il est tombé sur des rapaces, très voraces mais qui ont un pouvoir entre les mains. Celui de conseillers spéciaux du président Hery Rajaonarimampianina. Des individus dont on parle peu, sinon pas du tout, alors qu’ils sont à la base même de cette «Arfagate», pour reprendre le terme de Rinah. En réalité, il faudrait plutôt tout recentrer et l’appeler l’affaire Hervé Rabe. Rappelez-vous, ce n’était pas sans raison que j’avais publié sa carte de visite (La Gazette de la Grande Ile du samedi 10 février 2018).
Comme un tripode de caméra, ils sont trois derrière une machination digne de Machiavel. Rinah Rakotomanga a donc révélé leurs noms hier. Il s’agit de Jaobarison Randrianarivony, Hervé Rabehanitriony et Willy Rakotomalala. Mais c’est le second qui constitue le cerveau, le maître d’œuvre de cette affaire mélangeant lutte de pouvoir et gros sous. La réalité est que le (trop) jeune Vonjy Todisoa a été obligé de porter plainte contre le «vazaha» Houcine Arfa. La réalité est que les conseillers devaient de l’argent, beaucoup d’argent à Vonjy, mais ils ne lui ont jamais répondu. La réalité est qu’ils ont fait pression sur lui, d’une manière ou d’une autre et que cette histoire de dettes a rapidement été transformée en complot d’Etat par Hervé et Willy. Plaçant Houcine Arfa comme le grand méchant loup, vazaha en prime. L’implication directe de Jaobarison ne paraît pas, ici, mais il fait partie des magouilles de Sky One dont parle Vonjy lui-même.
Ainsi, au lieu de répondre aux mails insistants de Vonjy, quant à ses sous (il parle de 70.000 USD), Hervé et Willy, bien cités par Rinah Rakotomanga vont alors utiliser, dans un premier temps, Me Christian Raoelina qui va vraiment jouer au grand méchant loup, lui, comme l’atteste les preuves que j’apporte. Après le Patrick du ministre des PTT, Nepatraike (une descente au domicile de ses parents «infructueuse et dévastatrice »), Me Raoelina Christian F. débarque à son tour dans la famille Randriamaromanana avec le lieutenant Zo et ses acolytes. Jusque-là, aucune trace d’Houcine Arfa. Mais c’est lorsque Vonjy annonce dans un mail qu’il va rencontrer le président et que «l’heure de vérité est absolue», qu’Herve Rabe (surtout) et Willy Rakoto vont mettre en branle un plan diabolique dans lequel le vazaha Houcine Arfa sera le bouc émissaire parfait. Pour l’heure, le moment n’est pas venu de vous faire savoir qui a présenté Arfa au président Hery. Mais sachez qu’une liste de personnes à éliminer, écrite, pourtant, de la main de Hervé Rabe a suffi à faire d’Houcine Arfa celui qui a été décrit jusque par la ministre de la justice: un mercenaire, un sniper, bref un tueur. Et cela la mayonnaise a si bien pris qu’une vitrine pare-balle a été utilisée à Mahamasina lors du défilé du 26 juin 2017. Mais comment le filoha Rajaonarimampianina peut-il gober tout ce que certains de ses conseillers lui racontent?
La révélation de Rinah, hier, est véridique: Mbola Rajaonah, autre conseiller présidentiel, figure dans cette liste ! Pour l’heure, la place nous fait défaut et chaque chose en son temps. Du coup, en deux temps, trois mouvements, l’affaire Houcine Arfa est née. Je ne sais pas quelle sorte de pression pèse sur Vonjy, mais dans sa plainte contre Arfa pour «extorsion de fonds, menace de mort, usage de faux, usurpation de titre et de fonction», les noms de Hervé Rabehanitriony et Willy Rakotomalala ne figurent nulle part. De son côté, Me Haja Rakotoson, après la publication de mon dossier sur Vonjy (La Gazette de la Grande île du samedi 17 février 2018), est monté sur ses grands chevaux sur les réseaux sociaux. Or, à ce moment-là, je ne savais pas que Vonjy était son client. C’est lui qui s’est découvert tout seul et il devra désormais savoir que je ne suis pas un «simple journaliste». La question n’est pas de défendre ou pas un «vazaha» mais d’appliquer le vrai droit. Déjà le français utilisé dans l’objet de la plainte contre Houcine Arfa et contre X -tout de même- ferait tordre de rire n’importe quel juriste francophone de la planète. Mais plus encore, étant donné qu’il n’y avait que des témoins à charge dont des membres de la famille de Vonjy, cela pue le faux témoignage à plein nez. Le nom d’Houcine est (trop) souvent cité alors qu’il n’y a aucune preuve de sa présence physique. Comme si on parlait d’une légende qui tue. Ce qui est plus que bizarre, très étrange même. Par ailleurs, il ne faut surtout pas que Me Haja Rakotoson oublie ce qu’extranéité veut dire… Cette «plainte respectueuse» sera très rapidement démontée, argument par argument.
Pour revenir à nos vrais moutons donc, Rinah Rakotomanga demande d’attendre «sagement», le procès du 9 mars 2018. Il n’y aura rien à attendre : Houcine Arfa, piégé par Hervé et Willy, devenu la brebis galeuse de choix (qu’ils ont cru et qu’ils pensent croire encore) verra sa condamnation confirmée. Ce qu’ils ne savent certainement pas, c’est que ce sera à partir de ce 9 mars 2018 que la justice française se mettra en branle. Et là, comme on dit : rira bien qui rira le dernier, la république française n’est pas une république bananière et sa justice est très indépendante. Alors? Ben que Rinah arrête avec sa manie de se prendre pour une journaliste d’investigation très informée. Surtout dans une affaire où à aucun moment son nom n’a été cité. Ensuite, que Me Haja Rakotoson ne croit pas que sa toge d’avocat le protègera contre la diffamation publique, révise son Droit et ne confond pas le Fihavanana avec la recherche de la justice. Allez à bon entendeur, salut les copains.
Mais cette affaire Houcine Arfa est loin d’être close. Bien au contraire et le président Hery Rajaonarimampianina doit comprendre que ses ennemis ne sont pas ceux qu’on veut lui faire croire.
Jeannot Ramambazafy