CHRONIQUE DE N. RAZAFILAHY – Jusqu’ici aucun de ces protecteurs influents de malfaiteurs n’ont fait encore l’objet d’une poursuite judiciaire exemplaire – Lagazette DGI du 3 avril 2019

Si les problèmes professionnels de quelques magistrats de la Cour d’Appel de Toamasina sont maintenant d’actualité et pourraient faire l’objet de grincements de dents au sein de la corporation, pour le commun des mortels selon notre confrère Max Randriantefy «la majorité des Malgaches attend l’intervention de l’Etat dans la régulation des échanges commerciaux .» L’analyste maison va même jusqu’à préciser que «cette demande est loin d’être une critique portée contre le gouvernement, c’est juste une doléance des victimes quotidiennes de la hausse des prix.» Même s’il trouve que cette situation «appauvrissant un peu plus les ménages» est née des «atermoiements politiques » de ceux qui croient diriger ce pays. Il est indéniable que la mise en vente du riz à bas prix a été d’un grand secours pour le panier de la ménagère et le portefeuille virtuel des mères de famille en situation précaire.

Les fluctuations inexplicables des frais de transport sous l’influence des caprices de groupes pétroliers «sont à l’origine de l’augmentation généralisée des prix» aux consommateurs. Ce climat peu rassurant se passe sur fond de tracasseries administratives diverses. Dans les centres urbains comme dans les lointaines localités de nos campagnes, les gens ne connaissent guère ce minimum de sérénité auquel ils ont droit. Les responsables officiels affichent une conviction de façade pour faire croire qu’avec les opérations «coups de poing» lancées un peu partout l’insécurité serait en train de perdre du terrain. Ce qui est loin d’être le cas avec ces dérapages et bavures qui se commettent à l’insu des grands responsables ou peut-être aussi avec la bénédiction de quelques personnalités liées dans l’ombre avec les gros caïmans des activités criminelles au service du commerce local et l’export des zébus volés. Le plus étonnant est que jusqu’ici aucun de ces protecteurs influents de malfaiteurs n’ont fait encore l’objet d’une poursuite judiciaire exemplaire.

Les procédures allant dans ce sens se perdent dans les placards des tribunaux pendant que les victimes perdent leur temps et le peu de richesses qui leur restent dans le combat juridictionnel du pot de terre contre l’ombre et un mur de complicités agissantes très efficaces.

Quand est-ce qu’on verra donc une grosse légume des régimes qui se sont succédés répondre de ces actes punissables devant un juge comme ce qui se passe actuellement au Brésil et ailleurs aussi ?

Sous le beau ciel de Madagascar, c’est l’horreur judiciaire qui règne. Avec Christine Razanamahasoa à Faravohitra, c’était l’âge d’or de l’instrumentalisation de la justice alors qu’elle et ses successeurs avaient promis de faire revenir l’intégrité jusqu’à prôner l’instauration de «zéro corruption».

En s’installant au ministère de la Justice, celui qui a été un Procureur Général à qui on n’apprend pas à faire la grimace n’a point attendu pour montrer qu’on peut avoir la main lourde quand il s’agit de combattre le mal.

Les mesures exemplaires appliquées de manière spectaculaire ont été reçu comme un signal fort par tous les justiciables et surtout les quelques malfaiteurs qui se croient encore à l’abri des rigueurs de la Justice.

La récente relaxe très mal comprise par l’opinion d’un individu fortement suspecté dans le crime très grave de kidnapping ne manquera pas de conforter la réputation de l’actuel ministre. Malgré les diverses réactions destinées à faire pression pour le faire revenir sur sa décision, le locataire de Faravohitra ne cache pas sa détermination d’aller jusqu’au bout de maintenir son intention pour démontrer l’illégalité de la décision des juges de Toamasina. Quitte à aller très loin dans la recherche des motivations qui avaient conduit quelques magistrats à ne pas tenir compte «des questions d’ordre public et d’entrave à l’intérêt général». Insistance qui, de la part du ministre, ne manquera pas de porter ses fruits et d’aboutir sur des vérités inavouables sur les raisons profondes qui ont permis de faire bénéficier à un homme politique connu de circonstances atténuantes ou d’autres motifs. Les résultats finaux des investigations de Jacques Randrianasolo pourraient même déboucher sur le plan pénal si jamais les compléments d’enquête entrepris débouchent sur des éléments constitutifs d’un cas de corruption ou de quelque chose de ce genre ayant permis la libération de Manantena Hajanirina Dina. Dans la foulée, pourquoi aussi ne pas dépoussiérer les dossiers pénaux de Marc Ravalomanana? Parce que l’intéressé serait au-dessus de la loi, malgré les charges multiples qui pourraient être retenus contre ce conseiller très spécial de la Mairesse ? A-t-on a peur de RA8 en haut lieu ? Les services de la Commune Urbaine trouvent que les panneaux publicitaires du groupe INJET, comme avant la chute de son mari sont de nouveau indignes de la capitale. Comme provocation, on ne fait pas mieux en matière de tracasseries administratives ! Ceci explique cela…


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