La Grande Ile ne cesse faire parler d’elle ces derniers temps à cause des agissements des forces de l’ordre. Il s’agit notamment des tortures et homicides infligées aux présumés malfrats. Amnesty International, dans son communiqué à l’occasion de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, interpelle les autorités à s’attaquer sans délai à l’impunité dont jouissent les auteurs de ces mauvais traitements. Certes, on parle d’impunité car à titre de rappel, dans l’affaire Antsakabary qui remonte au mois de février 2017, personne n’est toujours pas amené à répondre de ces actes de barbarie. Mais les forces de l’ordre vont encore plus loin jusqu’à torturer leurs victimes avant de les tuer. C’est le cas des trois hommes morts et ligotés découverts dans la rivière Onive, le 31 mai dernier alors qu’ils avaient été arrêtés par l’armée le 20 mai. Dans cette affaire, la justice a pris les mesures conséquentes qui n’enchantent pas leurs frères d’armes. C’est en effet ce que recommande Amnesty International : « Il faut commencer par mener des enquêtes efficaces sur tous les cas connus ou signalés et démettre immédiatement de leurs fonctions officielles les auteurs présumés en attendant les conclusions des investigations. Ces personnes doivent être traduites en justice dans le cadre de procès équitable » de façon à ce que « les victimes et leur famille aient accès à des recours efficaces et à la justice ». Mais ce n’est pas habituellement le cas dans le pays, car les forces adoptent une culture d’assassinat et demeurent impunies. C’est ce que déplore une fois de plus l’organisation : « Depuis quelques années, nous constatons une multiplication des actes de torture infligés à des voleurs de bétail, et nous observons parfois des homicides odieux. Cependant, les responsables ne sont pas inquiétés, ce qui nourrit le climat d’impunité », a déclaré Deprose Muchena, directeur du programme Afrique australe à Amnesty International.
A.N.