Il a été jugé par contumace, puisqu’il n’a jamais été là pour son procès. Il a fallu un mandat d’arrêt à l’audience et un avis de recherche pour que le concerné soit finalement appréhendé et placé sous les verrous. Plus besoin de procès pour son incarcération à vie à Tsiafahy depuis décembre 2017. Grande fut la surprise lorsqu’on a entendu de source auprès de l’administration pénitentiaire et confirmée par la gendarmerie que l’individu a été libéré mardi dernier. « Nônô vola sandoka », puisqu’il s’agit de lui, a bénéficié d’une liberté provisoire malgré la condamnation à perpétuité prononcée par la Cour criminelle le 29 septembre 2017. Rien que le fait qu’il fut été en cavale pendant son jugement alourdit déjà son cas. Et pourtant, cinq mois après, il était le premier à bénéficier d’une liberté parmi les 15 personnes que la Justice, elle-même, a qualifié de cerveaux du kidnapping des deux adolescents à Toamasina. Tout le monde se souvient encore de la mort pleine d’atrocité qu’avait subie la petite Annie : violée puis tuée, le ventre plein de gasoil. Autre chose, le lendemain de cette libération, la dame qui était proche de ce dossier lorsqu’elle a été conseillère du numéro Un national, a pris l’avion pour la capitale française. Une dame, un des cerveaux du crime est à Paris depuis jeudi dernier, là où elle passera la fête pascale en toute quiétude, contrairement à la douleur de la famille d’Arnaud et d’Annie. « Déjà qu’ils ne sont plus que 15 en prison, on a encore laissé en liberté le présumé cerveau » a laissé entendre Arlan Ramiliarison, hier, sur les ondes de la Radio Antsiva. Frustration totale pour le père de famille qui voit ce qu’il qualifie de gourou du kidnapping recouvrir sa liberté, comme si de rien n’était…
D.R