La reprise de l’ancien concours ou l’organisation d’un nouveau concours d’entrée à l’Ecole Nationale de la Magistrature et des Greffes a été annoncée. La seule chose de transparente dans l’affaire est que les candidats ne changent pas. L’ENMG semble taire qu’il y a eu suspicion de corruption autour de « l’ancien concours », que le DAF a été limogé et que le Directeur Général de l’ENMG avec le concours de la Garde des Sceaux (ou l’inverse) ont brûlé les copies de « l’ancien concours » sans l’aval du BIANCO qui a ouvert les enquêtes autour de cet « ancien concours ». Pour le reste, les candidats ne savent pas s’ils doivent faire confiance à ce nouveau concours qui reprend, si cette fois il n’y aura pas suspicion de corruption. La seule chose de positive, mais malheureusement à peine portée à la connaissance du public, est le communiqué de presse du Conseil Scientifique de l’ENMG paru une seule fois dans un quotidien de la place dans lequel le conseil scientifique de l’ENMG -composé non pas seulement de magistrats, mais aussi d’universitaires des facultés de Droit d’Antananarivo et de Fianarantsoa ainsi que des greffiers en chef, d’avocats, de représentants de la police nationale et de la gendarmerie- « émet les réserves les plus expresses sur la manière dont les événements ont été gérés (notamment sur la destruction par le feu de toutes les copies d’examen des candidats) et sollicite que le Bianco fasse toute la clarté nécessaire sur ces événements (…) et réclame des peines exemplaires à l’encontre de ceux qui auraient trempé dans des connivences ou autres manigances indignes de la responsabilité à eux confiées ». Voilà une prise de position du conseil scientifique de l’ENMG qui mérite d’être saluée et l’avantage d’une structure ayant en son sein des personnalités de différents horizons. Pour l’heure, les candidats victimes de cette annulation de concours ne savent pas si honnêtement ils doivent avoir confiance en ce nouveau concours organisé, d’autant que le communiqué du conseil scientifique n’a pas fait l’objet de large diffusion, ne figure nulle part sur le site ou la page Facebook de l’ENMG comme si c’est bien malgré lui que l’ENMG a du souscrire au communiqué du conseil scientifique qui ne pouvait en aucune façon cautionner les inepties telles que l’incendie des copies. Le BIANCO a t-il fini ses investigations pour que les candidats soient sûrs que cette fois les personnes suspectées de corruption ne prendront pas part à l’organisation du concours ? Rien n’est moins sûr ! La seule chose de sûre est que la réputation du concours d’entrée à l’ENMG qui est devenu crédible après les dérives du même concours durant la transition, a de nouveau pris un sale coup. Et quand la confiance est rompue, il sera difficile de faire en sorte à ce que les candidats croient aux résultats qui en sortiront, sauf si le BIANCO veille au grain et participe à l’organisation du concours.
La Rédaction