Les visites d’Amnesty International dans les neuf établissements pénitentiaires ont révélé les conditions d’incarcération effroyables des détenus en attente de jugement. Sombres et sales, la plupart des cellules sont extrêmement surpeuplées et manquent d’air et de lumière, ce qui met sérieusement en péril le bien-être physique et mental des détenus.
En 2017, 129 détenus sont décédés dans les prisons de Madagascar, dont 52 en détention préventive.
D’après l’administration pénitentiaire, les principales causes de décès sont la
cardiopathie, la broncho-pneumopathie et ce qu’ils décrivent comme le mauvais état de santé général.
Les prisons sont vétustes et mal équipées ; elles manquent de soutien en général, financier et matériel en particulier. Le personnel pénitentiaire s’est plaint du manque de ressources, notamment de papier, de matériel informatique, de meubles et de véhicules.
Aucun des établissements pénitentiaires visités ne séparait les prévenus des condamnés, contrairement aux normes et au droit internationaux relatifs aux droits humains, et trois ne séparaient même pas correctement les hommes adultes, des mineurs. D’après l’administration pénitentiaire, seules 24 maisons centrales sur 42 ont une section séparée pour les mineurs et plus d’une centaine d’enfants étaient maintenus en détention
avec des adultes, en violation du droit national et international. Les filles n’étaient pas séparées des femmes adultes ; même dans les nouvelles prisons en cours de construction, aucune séparation n’est prévue entre les femmes et les filles.
Partout, l’équipe de recherche a observé de mauvaises conditions sanitaires, une absence de soins de santé, une insuffisance de nourriture et d’offres éducatives ou de formation, ainsi qu’un accès limité aux familles